Lancé dans un vaste plan d'économies à réaliser avant la fin de 2014, le géant industriel allemand Siemens AG va supprimer 4 % de ses effectifs mondiaux, soit 15.000 emplois. Le premier employeur privé d'Allemagne n'épargnera pas sa terre natale où 5.000 postes sont concernés.

Siemens doit économiser 6 milliards d'euros avant la fin de 2014 afin de remonter sa marge opérationnelle de 9,5 % à 12 %. La solution ? Réduire ses effectifs. Aussi, le nouveau patron Joe Kaeser, arrivé à la tête du conglomérat industriel au mois d'août dernier, a-t-il tranché : 15.000 emplois dans le monde vont être supprimés sur les 370.000 que compte le groupe, soit 4 % de l'ensemble. Une proportion qui est identique en Allemagne : 5.000 postes vont disparaître sur 119.000, à savoir 2.000 dans les activités industrielles, 1.400 dans le secteur de l'énergie et 1.400 dans celui des infrastructures, les trois principales branches du groupe. Le plan concernerait principalement des départs retraites et volontaires. Direction et syndicats seraient déjà parvenus à un accord portant sur la moitié des postes concernés.

 

La filiale française, dont on ne sait pas encore si elle sera concernée par des réductions d'effectifs, emploie 7.000 collaborateurs sur sept sites de production (dont quatre en Alsace) et neuf centres de R&D. Sept de ces derniers sont des "centres de compétences mondiaux" dans plusieurs secteurs clefs, comme les systèmes de transports automatiques, le transport et la distribution d'énergie, la métallurgie ou la détection incendie. En tout, Siemens France a enregistré un chiffre d'affaires 2012 de 2,3 Mrds € dont 31 % dans le secteur des infrastructures et des villes, 30 % dans l'industrie et 20 % dans l'énergie.

 

Ambitions revues à la baisse
Outre des perspectives de marché réduites, le géant allemand aurait souffert de plusieurs imprévus. Le quotidien Les Echos évoque des retards de livraison sur les trains à grande vitesse à la Deutsche Bahn, ou l'explosion des coûts de raccordement des éoliennes offshore de la mer du Nord. Le chiffre d'affaires du groupe, de 78,3 Mrds €, est en repli de 2 % avec un résultat courant en forte baisse (-13 %). Autant de signes qui vont rendre difficile l'atteinte de l'objectif - très ambitieux - des 100 Mrds € de CA dans les prochaines années. Depuis le début des années 2000, le groupe diversifié s'est désengagé de nombreux secteurs : semi-conducteurs (2000), téléphonie mobile (2005), équipements automobiles (2007), matériel et services informatiques (2009-2010), nucléaire (2011), solaire photovoltaïque et thermique (2012). Dans le domaine de l'énergie, le géant allemand souhaiterait se concentrer sur les énergies renouvelables comme l'éolien offshore, l'hydrolien et l'hydroélectricité.

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