POINT DE VUE - L'entreprise, qui produit des panneaux solaires hybrides (photovoltaïque et thermique), signe un plaidoyer pour le compteur communicant d'Enedis. Dans un billet, elle liste plusieurs avantages au déploiement - imposé - de ce boîtier, à contre-courant de la tendance actuelle.

Déployé nationalement depuis le 1er décembre 2015, le compteur Linky fait couler beaucoup d'encre. Accusé d'être intrusif, inefficace pour réduire sa consommation voire nocif sur la santé, le compteur intelligent s'est trouvé un avocat : l'entreprise DualSun, qui produit des capteurs solaires mêlant photovoltaïque et thermique. Dans un billet daté du 22 novembre 2016, la société se penche sur ce boîtier, dont 2 millions d'exemplaires ont déjà été installés en France : "Le compteur Linky sera installé pour toutes les nouvelles installations photovoltaïques dès janvier 2017, et les installations PV existantes inférieures à 36 kVA verront leur compteurs remplacés (…) De nombreux avantages concrets vont faciliter les démarches des clients d'Enedis qui misent avec le compteur Linky sur le service à distance".

 

 

Premier avantage, mis en avant par Enedis et repris par DualSun, la relève automatique des consommations. Finis les rendez-vous chronophages avec un technicien, le boîtier communique les données par paquets à distance. "Le dispositif sera pleinement fonctionnel en 2018", précise toutefois la tribune. Deuxième point, l'adaptation de la puissance du compteur également sans rendez-vous et sans passage de technicien d'Enedis : "Le changement est fait à distance, en moins de 24 heures". Troisième argument, la meilleure maîtrise de la consommation : "Alors qu'auparavant la consommation réelle n'était relevée que tous les 6 mois environ, avec le compteur Linky, la consommation électrique est accessible sur un site Internet. Le consommateur peut ainsi mieux la comprendre et agir pour la maîtriser". Un discours qui ne convainc pas les associations de consommateurs qui estiment que l'unité choisie (kWh) n'est pas assez parlante et qu'un affichage en euros serait beaucoup plus parlante pour s'adresser au grand public. Enfin, selon DualSun, la mise en service d'une installation électrique serait beaucoup plus rapide qu'avant, avec un délai ramené de cinq à une seule journée.

 

L'autoconsommation avec revente du surplus, le nouvel eldorado ?

 

 

Mais l'entreprise poursuit : "Si ce nouveau compteur nous intéresse tant, c'est qu'il s'engage vraiment en faveur des énergies renouvelables, notamment sur le solaire". Elle rappelle que plusieurs situations existent pour une installation photovoltaïque, allant de la revente totale de l'électricité produite au réseau, à l'autoconsommation totale, en passant par la vente du surplus non utilisé. Jusqu'à présent, pour réinjecter du courant sur le réseau, il fallait installer un second compteur dédié à ce comptage sortant. Une opération facturée entre 600 et 1.200 € par Enedis, qui déploie en revanche gratuitement Linky, compteur intégrant cette fonction particulière. Depuis le 1er septembre 2016, le gestionnaire du réseau a donc modifié ses barèmes en rendant gratuit le raccordement pour la configuration "autoconsommation avec vente de surplus" (sauf en cas de sectionneurs externes). "Pour l'option vente totale de l'électricité, Enedis annonce une baisse du tarif de raccordement de 130 €" (soit entre 420 et 900 €), souligne DualSun. La chose reste donc payante. Cependant, le changement d'orientation est perceptible : alors que la vente totale était jusqu'à présent la configuration la plus répandue, c'est désormais l'autoconsommation avec vente du surplus qui devient aujourd'hui la norme. Elle représente 20 % des demandes en 2016 et devrait atteindre les 70 à 80 % dès 2017.

 

Interrogé par la société, Richard Loyen, le délégué général de l'association professionnelle Enerplan, précise : "L'impact concret, c'est une installation photovoltaïque qui va coûter sensiblement moins cher en autoconsommation avec vente du surplus (600 € d'économisés) avec un seul compteur Linky mis en place gratuitement pour le soutirage et l'injection". Il poursuit : "Cela permet de ne pas limiter la taille de son installation PV avec toutes les contraintes liées à la convention d'autoconsommation sans injection, et ce sont les voisins qui consommeront l'électricité solaire que l'on a produit en trop par rapport à ses besoins". DualSun se réjouit donc, mettant en avant ses solutions basées sur l'adoption de quatre panneaux hybrides pour garantir à une maison particulière l'apport total en électricité et en eau chaude. Elle annonce vouloir développer une offre spécifique "autoconsommation avec vente du surplus" incluant davantage de panneaux uniquement photovoltaïques, afin de maximiser la production électrique de la toiture et donc, la rentabilité du système, la chaleur ne s'échangeant pas. DualSun estime également que son offre piscine, de plus grandes dimensions (10-12 capteurs hybrides), est idéale pour répondre à ce changement de paradigme. Linky ne fait donc pas que des malheureux.

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