La ministre de l'Environnement et présidente de la COP21, en visite officielle à Téhéran, a fait ratifier l'accord de Paris par le gouvernement iranien. Elle a également présenté le concept de stratégie bas-carbone française et a défini plusieurs priorités pour la coopération entre les deux pays. Compte-rendu.

Ségolène Royal, présidente de la COP21 et ministre de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer, en charge des relations internationales sur le climat, est en Iran pour renforcer les liens entre les deux pays autour des thématiques écologiques. Reçue par Masoumeh Ebtekar, vice-présidente d'Iran et présidente de l'organisation de l'environnement, elle a notamment participé au comité interministériel sur le changement climatique afin de faire valider la ratification de l'Accord de Paris. Le dossier, transmis par le gouvernement iranien au parlement, pourrait être définitivement adopté avant la fin de l'année 2016, ce qui "serait un signal politique fort pour la communauté internationale", estime le ministère français.

 

Un plan d'actions, pour la mise en œuvre de cet accord sur le climat, a été signé ce dimanche 28 août. Il concerne plusieurs domaines dont l'énergie et la transition vers un modèle décarboné, la gestion de l'eau, la santé ou la préservation de la biodiversité et des espaces naturels. Le plan comprend notamment la création, lors du salon international de l'Environnement de Téhéran 2017, d'un Pavillon France sur les solutions proposées par différents industriels français. Les dirigeants de grands groupes, comme Jean-Louis Chaussade (directeur général de Suez-Environnement), Gérard Mestrallet (président d'Engie) ou Jean-François Nogrette (directeur général de Veolia Water Technologies) ont d'ailleurs fait le déplacement pour accompagner la ministre. Des projets pilotes de systèmes de distribution de l'eau dans des grandes villes iraniennes seront lancés, et un groupe d'expertise franco-iranien pour une gestion durable de cette ressource et pour la dépollution des nappes phréatiques sera mis en place avant la fin de 2016. Divers échanges sont également prévus autour des questions de gestion du littoral et de préservation des espaces de mangrove dans le courant de 2017. Le ministère souligne qu'une "mobilisation des financements bancaires est activement recherchée".

 

La République islamique réintègre le concert des nations

 

 

Ségolène Royal a présenté la stratégie bas-carbone aux officiels iraniens, en prenant l'exemple des conséquences du réchauffement global sur le lac Ouroumieh, un grand lac salé de 5.200 km² qui a perdu 90 % de sa superficie en 20 ans. Elle a notamment proposé une ingénierie spécifique pour gérer de façon durable l'approvisionnement en eau de cet espace, en conciliant l'usage agricole et les besoins de l'écosystème. L'Iran a inscrit, dans son 5e plan quinquennal, un programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, en augmentant la part des renouvelables dans son mix énergétique. Il est également prévu que le pays, encore récemment placé au ban des nations, rejoigne plusieurs alliances et coalitions, dont l'Alliance solaire internationale, l'Alliance mondiale de la géothermie ou encore l'Alliance mondiale pour les bâtiments et la construction.

 

L'Iran participera également à l'initiative mondiale pour les économies de carburant, un comble pour une nation disposant de la troisième réserve mondiale d'or noir (137 milliards de barils et 29.610 milliards de m3 de gaz naturel) et qui prévoit d'investir, d'ici à 2025, près de 450 milliards d'euros dans le secteur pétrolier. La République islamique pourrait notamment instaurer des mesures de compensation dans les secteurs du transport aérien et du transport maritime, responsables à eux deux de 5 % des émissions mondiales.

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