L'honneur des britanniques est sauvé. Véritable gouffre financier, le Dôme du Millénaire, l'attraction britannique de l'an 2000 la plus critiquée, devrait être transformé en gigantesque salle de spectacle et de sport. Cette reconversion sera assurée par un consortium également chargé d'aménager le quartier de Greenwich.

Inoccupé depuis des mois, ce bâtiment qui devait être le symbole du passage dans le nouveau millénaire, commençait à tomber peu à peu en morceaux. Il était donc temps que ce bâtiment - qui a coûté la bagatelle de 1,62 milliards d'euros - trouve enfin une nouvelle destination.

C'est donc avec soulagement que les Anglais ont appris la décision du gouvernement de choisir comme candidat préférentiel pour sa reprise le consortium Meridian Delta Limited.

Meridian a été désigné comme "partenaire exclusif", en coopération avec la société English Partnerships, pour développer la péninsule de Grenwich (sud de Londres) et devenir propriétaire du Dôme pour 999 ans, a indiqué Stephen Byers, secrétaire d'Etat aux Transports, gouvernements locaux et régions. "Une fois l'accord définitif signé, nous aurons une arène de 20.000 places à l'intérieur du Dôme, qui sera entouré par un complexe de loisirs", a déclaré Stephen Byers.

L'investissement sera d'environ 200 millions de livres (322,5 M d'euros), mais Meridian et English Partnerships ont formé une société conjointe pour régénérer le quartier de Greenwich, avec un investissement de 4 milliards de livres sur 20 ans.

Cette décision devrait mettre un terme à une saga de plus de deux ans autour du Dôme, devenu un gouffre financier et une casserole politique.

Ouvert en retard sur le calendrier prévu, le Dôme, une structure de 50 m de haut et 1 km de circonférence qui se voulait un divertissement culturel construit sur la rive sud de la Tamise, n'a attiré en 2000 que 6,5 millions de visiteurs, au lieu des 12 millions prévus.

Le gouvernement a dû multiplier les subventions et les rallonges financières pour éviter la fermeture en cours d'année. Ainsi, une dizaine de millions de livres lui ont été allouées cette année simplement pour sa maintenance, pour le plus grand embarras de Tony Blair, qui avait ardemment soutenu le projet affirme le quotidien Les Echos. Comble de malchance, après sa fermeture, fin 2000, deux projets de reprise, l'un par la banque japonaise Nomura, l'autre par un consortium britannique, Legacy, avaient tourné court.

actionclactionfp