Suite à la mort de plusieurs SDF, la ministre du Logement a suggéré de contraindre les sans-abris à aller dans des foyers lorsque la température devenait trop basse. Cette proposition a immédiatement suscité des réactions. Détail.

Alors que plusieurs décès de sans domicile fixe ont été constatés à Paris, Christine Boutin, la ministre du Logement, a évoqué l'idée de contraindre les sans-abris à aller dans des foyers lors de période de grand froid. L'association du Droit au logement (Dal) s'est immédiatement opposée à cette proposition soulignant que «les conséquences prévisibles d'une telle mesure seront d'amener les sans-abri qui répugnent à vivre dans des foyers d'urgence à se cacher toujours plus loin dans des conditions sanitaires toujours plus risquées, et de nourrir des modes d'hébergement hachés, vécus comme punitifs». Elle a également indiqué qu'«il n'est plus temps de traiter les questions sociales par la répression et s'il doit y avoir une contrainte, c'est celle qui doit s'imposer aux institutions : accueillir décemment tous les sans-abris et les ménages en grande précarité, et loger réellement ceux qui le demandent, doit devenir une obligation de la collectivité publique». De son côté, le Premier ministre, François Fillon, a voulu calmer le jeu en faisant savoir qu'il n'était «pas question d'obliger les SDF à rejoindre des hébergements d'urgence en cas de grand froid» ajoutant que «la non-assistance à personne en danger serait une faute».

 

Le Dal condamné pour avoir installé des tentes pour les SDF
Ces annonces interviennent alors que le Dal a été condamné à une amende de 12.000 euros par le tribunal de Police de Paris, pour avoir installé des tentes dans une rue de la capitale. L'association a été reconnue coupable d'avoir commis en 2007, à plus de 300 reprises, une infraction de 4e catégorie, pour avoir «embarrassé la voie publique en y laissant des objets». «C'est la première fois que l'association Dal est poursuivie bien qu'elle ait organisé une centaine de campements à Paris en 18 ans d'existence», a déclaré le porte-parole du Dal, Jean-Baptiste Eyraud. «Un an après, l'Etat poursuit le Dal et obtient une condamnation, cette décision est inacceptable, nous allons étudier les possibilités de recours», a-t-il affirmé.

 

Dans un autre jugement rendu lundi, c'est l'association des Enfants de Don Quichotte qui s'est vu confisquer 198 tentes installées illégalement depuis un an au bord de la Seine, à Paris.

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