Dans une interview publiée jeudi dans les Echos, le PDG du groupe espagnol de BTP Sacyr Vallehermoso, Luis del Rivero, n’a pas caché ses intentions à l’égard du groupe de BTP français. «Nous avons fait un investissement de 1,7 milliard d'euros dans Eiffage. A ce titre, j'estime que nous avons le droit de prendre part aux discussions concernant la stratégie du groupe», a-t-il déclaré.

Sacyr réclame quatre sièges au sein du conseil d'administration d'Eiffage, qui s'y oppose. Interrogé jeudi dans une interview aux Echos sur ses intentions à l'égard d'Eiffage, Luis del Rivero a estimé que son groupe «souhaite être un partenaire actif sans toutefois imposer sa vision». Ajoutant : «Notre investissement dans Eiffage est une première étape», sans que le groupe ait pour autant «en tête» un scénario de fusion.

Premier acte d’implication de Sacyr dans la gestion d’Eiffage, Luis del River, s’est dit «peut-être» intéressé par intéressé par une cession éventuelle des activités environnement de Suez pour Eiffage, estimant que le groupe français de BTP, dont il détient 32%, «peut s'implanter» dans ce secteur. «Il faudra en discuter avec la direction d'Eiffage», a précisé le Pdg de Sacyr, soulignant qu'Eiffage, qui «s'est développé dans les concessions», «peut aussi le faire dans le secteur de l'environnement». «Sacyr alimente en eau plus de 2,5 millions d'habitants au Portugal et en Espagne. Nous pensons qu'Eiffage peut lui aussi s'implanter sur ce créneau pour le moment occupé par Veolia, Saur -ancienne filiale de Bouygues- et Suez», a-t-il ajouté. Dans le cadre de sa fusion avec Gaz de France, Suez pourrait se séparer de certaines activités, dont celles du secteur environnement.

Sacyr Vallehermoso a confirmé mercredi avoir porté sa part dans son concurrent français Eiffage à 32% du capital soit 33,3% des droits de vote, juste en dessous du seuil de déclenchement obligatoire d'une OPA, à une semaine de l'assemblée générale d'Eiffage. Pour faire barrage à Sacyr, Eiffage peut compter sur la Caisse des dépôts, qui a annoncé mercredi être montée de 3 à 5% du capital du groupe, sur ses salariés (20%) et son autocontrôle (3,7%).

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