Le gestionnaire français du réseau électrique à haute tension estime qu'entre 35 et 50 milliards d'euros seront nécessaires pour accompagner l'évolution du système de distribution électrique liée aux énergies nouvelles. Ces dernières imposent un rééquilibrage du réseau électrique et un renforcement du maillage régional.

Dominique Maillard, le président de RTE (Réseau transport d'électricité) a énoncé deux principes simples lors d'une conférence de presse : "Pendant longtemps, le facteur moteur du développement du réseau était la consommation d'électricité, notamment durant les 'Trente glorieuses' où elle doublait tous les 10 ans. Aujourd'hui, nous entrons dans une période de stabilité, voire de diminution de cette consommation à moyen ou long terme. Et c'est désormais la localisation géographique des moyens de production d'électricité qui dicte l'évolution du réseau". Voilà pourquoi l'entreprise gestionnaire du réseau de lignes à haute tension estime qu'elle devra investir entre 35 et 50 milliards d'euros d'ici à 2030 pour accompagner l'évolution du système électrique national.

 

Plusieurs scénarios
Les zones d'implantation des énergies renouvelables (éolien terrestre, offshore, hydroliennes, solaire photovoltaïque) ne suivent pas la même logique que celle des centrales nucléaires. Selon la composition du "bouquet énergétique", qui ressortira du débat sur la transition écologique s'ouvrant prochainement et qui doit valider la baisse programmée de la part du nucléaire de 75 % à 50 % en 2025, les besoins ne seront donc pas homogènes. RTE a envisagé plusieurs scénarios différents dont le "Médian" et le "Nouveau mix". Selon le premier, qui intègre une réduction modérée de la production d'électricité nucléaire et une hausse de celle des énergies renouvelables, les investissements sont chiffrés à 35 ou 40 Mrds €, soit 2 Mrds € par an jusqu'en 2030. Selon le second, qui prévoit une forte baisse du nucléaire et un développement accéléré des énergies renouvelables, la facture monterait alors à 50 Mrds €, soit 3 Mrds €/an.

 

Les THT représentent 10 % de la facture électrique
RTE souligne toutefois qu'il existe un socle d'investissements invariants, qui sont indispensables à l'approvisionnement électrique du pays. Dans les deux ans, le gestionnaire mettra en service 73 nouvelles lignes à haute tension (dont 63 enterrées) pour un investissement annuel de 1,5 Mrd € par an. Au-delà de cette période, il faudra encore créer ou renforcer plus de 2.000 km de lignes à très haute tension. Aujourd'hui, les dépenses liées à RTE représentent 10 % de la facture d'électricité des ménages français. Une proportion qui ne devrait pas varier dans les 20 ans qui viennent, selon Dominique Maillard.

 

La filiale d'EDF ne gère toutefois que les lignes à haute tension : les lignes moyennes et basses tensions sont, quant à elles, gérées par ERDF, une autre filiale, qui représente 36 % de la facture.

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