INTERVIEW. Après avoir lancé Paysalia en 2009, GL Events Exhibition vient d'inaugurer le premier salon dédié à la pierre naturelle. L'occasion pour Noémi Petit, directrice de l'événement de nous expliquer ses ambitions pour cette filière.

Du 5 au 7 décembre, à Lyon, en même temps que Paysalia, GL Events Exhibition a lancé Rocalia, le premier salon professionnel dédié à la pierre naturelle. Noémi Petit, directrice de Paysalia et de Rocalia, revient pour l'occasion, sur une filière plutôt discrète.

 

Batiactu : Combien de visiteurs attendez-vous pour cette première édition de Rocalia ?
Noémi Petit :
Nous attendons 3500 visiteurs pour 125 exposants (dont 22% d'internationaux). A titre de comparaison, la première édition de Paysalia était plus importante, avec presque 190 exposants et 8000 visiteurs. Mais avec notre partenaire Pierre Actual, nous avons souhaité être sélectifs pour la première édition de Rocalia. De façon à voir s'il y avait vraiment un positionnement pour la pierre naturelle. Et je pense qu'avec ce panel de 125 exposants, nous couvrons effectivement tout, des fournisseurs, à la pose de la pierre en passant par son entretien.

 

Batiactu : Avant Rocalia, existait-il d'autres salons dédiés à la pierre naturelle ?
Noémi Petit :
Non c'est le premier. Il y a eu une initiative à Castres il y a quelques années, organisée par des volontaires pleins de motivation. Ce qui avait été réalisé était déjà très bien, mais restait intime. Pour organiser une manifestation nationale, voire internationale, il faut quelques moyens. Nous avons fait le pari chez GL Events Exhibition que ça marcherait et nous y croyons. C'est un défi, doublé d'un risque financier, mais nous pensons que c'est notre rôle d'investir dans ce genre de manifestation pour cette filière.

 

Batiactu : quel est l'objectif premier de ce salon ?
Noémi Petit :
La pierre est un produit qui, globalement en France, repose sur des entreprises bien structurées, de bonnes formations, des fédérations, des fournisseurs de matériaux, comme de produits finis, etc. Bref tous les ingrédients d'une filière digne de ce nom. Elle accuse néanmoins une certaine faiblesse au niveau de la promotion, de la communication et des conquêtes de marchés. Aujourd'hui, le grand public est coupé de cette offre et cela doit changer. Le salon est justement un outil très structurant sur le marché, car il rassemble fournisseurs, acheteurs, presse, institutionnels, à un moment et un endroit donné. Tout le monde y réalise un effort de synthèse, car ils n'ont que trois jours pour s'exprimer, pour décrire de la manière la plus visible et abordable possible, leur action sur le marché.

 

Batiactu : S'agissait-il également de répondre à un regain d'intérêt pour la pierre ? Ou de la dépoussiérer en la faisant sortir de la seule tradition et du patrimoine ?
Noémi Petit :
C'est à la croisée des deux. Mais la pierre est déjà sortie de ce stéréotype de la gestion du patrimoine et de la rénovation. J'en veux pour preuve les concours d'architecture, avec des projets qui propulsent la pierre naturelle dans le futur, comme Karl Fredrik Svenstedt, avec le chai des domaines Ott (domaine viticole en Provence). Et bien d'autres construisent en pierre naturelle et depuis longtemps, comme Elisabeth Polzella, ou Gilles Perraudin.
De plus, je pense que nous sommes à un tournant. Il est possible de faire un parallèle entre paysage et pierre naturelle. Aujourd'hui on assiste à un retour de la ville verte, du végétal en ville… et tout le monde sait que l'on vit mieux à côté d'un jardin. Et la pierre naturelle, présente aussi de fortes qualités environnementales. Par exemple, un mode d'extraction, occasionne moins de rejets néfastes pour l'environnement et la plupart des granulats peuvent être réutilisée. Et comme dans le végétal, il existe aussi une charte d'achat de proximité. Généralement nous nous situons dans un périmètre de vente de 70km. Il arrive que ce soit plus, mais cela reste rare, car il y a tout de même 500 carrières en France.

 

Batiactu : Finalement Paysalia et Rocalia sont complémentaires ?
Noémi Petit :
Totalement. Les entreprises du paysage et de la collectivité vont voir la pierre naturelle à Rocalia et les architectes, les maîtres d'œuvre, vont voir le végétal à Paysalia. C'est un cercle vertueux.

 

Batiactu : Pour finir, quel avenir pour Rocalia ?
Noémi Petit :
C'est le premier d'une longue série. C'est un salon que nous souhaitons structurant, nous permettant de réunir la filière en comité de pilotage par exemple. Par la suite, il s'agira de grandir, de se développer, d'accueillir de nouveaux exposants, de continuer à renforcer le contenu, les expositions, les concours, sans oublier l'accueil des étudiants.

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