L’architecte américain, auteur du siège de Canal+ à Paris, inaugure ce vendredi en compagnie du maire de Rome Walter Veltroni le nouveau musée de l’Ara Pacis. L’établissement, qui n’ouvrira ses portes au public qu’en mars prochain, protège dans une cage de verre, de pierre et de béton un antique autel sacrificiel datant de l’empereur Auguste.

Le 23 septembre 2005, soit exactement 2.068 ans après la naissance de l'empereur romain Auguste, la ville éternelle héberge à nouveau l’Ara Pacis. Littéralement «Autel de la paix», l'Ara Pacis est un petit temple sacrificiel à ciel ouvert, construit entre l'an 13 et l'an 9 avant Jésus-Christ pour célébrer la paix établie par Auguste après ses victoires en Gaule et en Espagne.

Présenté auparavant dans un bâtiment dessiné par Vittorio Ballio Morpurgo (1938), et dont il ne reste qu’un pan de mur, l’Ara Pacis bénéficie désormais d’un nouvel écrin signé Richard Meier (surface totale de 4.250 m2). Pour protéger la relique de la pollution de la ville et des vibrations dues au bruit, l’architecte a imaginé un édifice aux parois de béton, de pierre et de verre.

Le hall d’entrée, d’une hauteur de 8,50 mètres, est délimité par quatre fines colonnes en béton armé. Les proportions adoptées se réfèrent à l’échelle des anciennes structures romaines. Un long mur en travertin, une roche calcaire beige clair empilée en blocs bruts, conduit à la salle principale qui abrite l’Ara Pacis.

L’élément prédominant de cette salle est un mur rideau en verre, longeant les bords du Tibre sur 50 mètres (hauteur 13,50 m). Le calepinage des panneaux de verre rappelle les dimensions des caissons décorés des parois de l’autel. La disposition de sources de lumière naturelle secondaires zénithales a permis d’éliminer les fausses ombres.

Outre la présentation de l’Aras Pacis, le musée compte aussi un espace de 700 m2 destiné aux expositions archéologiques temporaires, une bibliothèque dernier cri relative à l’époque du règne d’Auguste. Un auditorium et un bar complètent le programme.

Le projet de Richard Meier, première oeuvre d'architecture moderne dans le centre historique de Rome depuis la deuxième guerre mondiale, a été contesté de manière virulente, tant par des architectes que par les défenseurs, politiques et associatifs, d'une Rome protégée de toute construction contemporaine. Les organisateurs de l’inauguration ont d’ailleurs prévu la présence de manifestants.

actionclactionfp