Huit propositions pour relancer l'activité des artisans. La secrétaire d'Etat à l'Artisanat est prévenue : la profession ne baissera pas les bras face aux dérives des offres anormalement basses, du travail détaché ou de l'instruction fiscale relative au crédit d'impôt transition énergétique. Patrick Liébus fait le point.

Le 2 septembre, le président de la Confédération artisanale des petites entreprises du bâtiment (Capeb) a rencontré Martine Pinville, secrétaire d'Etat à l'Artisanat, qui a remplacé Carole Delga partie en vue des élections régionales. Une première rencontre qui avait pour objectif de rappeler la "situation difficile" que vit le secteur et surtout les solutions attendues par les entreprises.

 

Patrick Liébus a ainsi énoncé huit propositions pour permettre de relancer l'activité des artisans, en baisse pour le 13e trimestre consécutif. On retrouve donc la question des travailleurs détachés, dont la révision de la directive européenne pourrait être demandée par le Gouvernement, mais surtout les moyens financiers supplémentaires qui doivent être dégagés pour assurer les contrôles sur le terrain. La Capeb espère aussi la mise en place d'une surveillance des offres anormalement basses (OAB) dans le cadre des marchés publics.

Des signes positifs, mais jusqu'à quand ?

La simplification du dispositif RGE - engagée en avril dernier et qui tarde à se concrétiser - doit désormais aboutir, a réclamé Patrick Liébus à Mme Pinville. Et notamment la partie sur le nombre de références à fournir et la possibilité de faire réaliser un audit sur chantier. Le président de la Capeb en a profité pour rebondir sur l'affaire de l'instruction fiscale relative au CITE (crédit d'impôt transition énergétique). Celle-ci permet à une entreprise non RGE - sont pointées du doigt les grandes surfaces de bricolage - de faire bénéficier du CITE ses clients, sous réserve de sous-traiter la pose à une entreprise RGE. La Capeb, totalement contre ce principe, a déposé un recours il y a quelques mois. "Nous n'avons pas eu de réponse à ce jour, nous confie le président de la Capeb, mais il n'y aura aucun retour en arrière de notre part, comme on nous le demande !".

 

Parmi les autres propositions faites à la ministre, le problème de trésorerie et de financement a été longuement discuté. Il demeure un fléau pour la profession, qui demande que les banques soient incitées à proposer des crédits à court terme aux TPE. Les relations RSI et cotisants ont été évoquées, de même que l'assouplissement de la réglementation pour les créateurs d'entreprises afin qu'une organisation professionnelle puisse accompagner un créateur à fixer intelligemment ses prix. Enfin, la Capeb souhaiterait que soit renforcé le programme "aide aux groupements" qui permet de mener des actions de proximité auprès des TPE.

 

Globalement, Patrick Liébus reste confiant suite à cette rencontre, mais nous avoue tout de même que la rentrée s'annonce "dure". Malgré des signaux positifs entrevus avant l'été, il s'interroge sur leur pérennité. "Les choses bougent, mais cela va-t-il durer ?", conclut-il.

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