Dans un document transmis aux syndicats le 20 février dernier, le Medef propose une série de mesures dédiées aux retraites complémentaires afin d'économiser 7,1 milliards d'euros d'ici à 2020. Les prochaines négociations autour des retraites complémentaires prévues le vendredi 20 mars, s'annoncent d'ores et déjà animées.

Dans un document du Medef transmis aux syndicats le 20 février et obtenu par Le Figaro, mercredi 4 mars, l'organisation patronale a proposé une série de mesures afin de réaliser 7,1 milliards d'économies d'ici à la fin de la décennie. Cela permettrait ainsi de résorber les déficits des retraites complémentaires s'accumulant depuis 2009 et qui concernent 18 millions de personnes.

 

 

En charge avec l'UPA, la CGPME et les syndicats de la gestion des caisses de retraites complémentaires Agirc (cadres) et Arrco (tous les salariés), le Medef bouscule les lignes en proposant de geler en 2016, 2017 et 2018 les pensions versées par ces régimes à 12 millions de retraités et un abattement dégressif sur leur montant entre 62 ans, âge légal de cessation d'activité, et 67 ans.

La réversion épinglée

Le Medef épingle notamment la pension reversée au conjoint survivant en cas de décès du retraité, les droits des chômeurs et enfin le salaire de référence servant à calculer le nombre de points de retraite achetés par les cotisations, signale le document rapporté par Le Figaro.

 

Aujourd'hui, une personne veuve touche 60 % de la retraite complémentaire du défunt. A partir de 2016, selon le scénario proposé le Medef, les assurés devraient faire un choix au moment de leur retraite : soit ils décident d'assurer à leur conjoint en cas de décès une réversion identique à celle d'aujourd'hui et acceptent en contrepartie une baisse de pension de 2 %, 4% ou 5,5 % ; soit ils conservent une pension complète et alors le conjoint ne touche qu'une complémentaire comprise entre un tiers et la moitié de la pension du défunt, développe Le Figaro.

Les syndicats opposés

L'organisation patronale prône également une fusion de l'Agirc et de l'Arcco à partir du 1er janvier 2019, poursuit le journal, mais n'envisage pas une hausse des cotisations, souhaitée au contraire par des syndicats comme la CGT. "Le Medef a mis par écrit ce qu'il dit depuis quelques mois. On veut amputer la possibilité des salariés de partir à l'âge légal de 62 ans et par le biais de l'amputation des pensions, obliger les gens à travailler plus longtemps", a signalé Philippe Martinez, nouveau secrétaire général de la CGT lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis). De son côté, Jean-Claude Mailly, de FO, a jugé sur Europe 1 "inacceptable" les pistes proposées par les Medef.

 

Il serait aussi demandé à partir du 1er janvier 2016 aux nouveaux retraités d'accepter soit une décote de 2% à 5,5% de leur pension en échange du maintien à 60%, comme aujourd'hui, du taux de réversion en faveur de leur conjoint en cas de décès, soit une réduction des droits de ce dernier.

Des économies substantielles

Dans ce cas, le taux de réversion pourrait être réduit à 50%, 40%, voire 33%, selon le scénario, ajoute le document du Medef . En complément, il propose d'augmenter en 2016, 2017 et 2018 le salaire de référence de 3,5 points de plus que l'évolution annuelle moyenne des salaires. Cela se traduirait ainsi par un moindre nombre de points retraites distribués ou un prix d'achat du point supérieur.

 

Prochain rendez-vous le 20 mars

S'agissant des chômeurs, ils se verraient attribuer à partir du 1er janvier 2016 des points retraite correspondant "exactement" aux cotisations versées par l'Etat et l'assurance chômage, Arrco et Agirc ne prenant plus en charge la différence, détaille le document émanant du Medef.

 

Enfin, le patronat évalue entre 200 millions d'euros en 2020 et 1,6 milliard en 2040 les économies réalisables si un régime unifié est mis en place à compter du 1er janvier 2019. Les prochaines négociations, du vendredi 20 mars autour des retraites complémentaires s'annoncent d'ores et déjà animées.

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