Quatre propriétaires de logements sociaux individuels ont comparu jeudi devant le tribunal correctionnel de Montargis (Loiret) pour avoir séquestré un dirigeant de la société immobilière Carpi. Depuis 10 ans, un collectif de propriétaire mène des actions spectaculaires pour protester contre des problèmes de remboursement de prêts.

Une quarantaine d'autres propriétaires de pavillons, qui ont encore des démêlées avec cette filiale du Crédit Foncier, étaient venus de plusieurs régions (Normandie, Auvergne, Provence-Alpes-Côte d'Azur) pour les soutenir indique l'AFP. Le jugement a été mis en délibéré au 20 juin.

Datant de plus de dix ans, l'affaire Carpi a été émaillée d'actions de protestation souvent spectaculaires et de multiples procès civils dans plusieurs régions de France.

Cette affaire, affirme le Collectif de propriétaire, ne concerne pas que des problèmes individuels de remboursement de prêts mais relève aussi du "détournement de fonds publics à des fins de financements politiques", les pavillons ayant été "surpayés".

La plupart des accédants en colère avaient acquis leur pavillon au début des années 1980 avec des prêts PAP (prêts d'accession à la propriété) à taux progressifs allant jusqu'à 14%, qui tablaient sur une poursuite de l'inflation.

Quand celle-ci a été durablement réduite, quelque 2.000 familles, souvent frappées par le chômage, n'ont pu supporter le fardeau de la dette.

"Sur 70.000 prêts à l'origine, 15.000 encore en gestion, il n'y a plus qu'environ 130 cas en litige", a affirmé à l'AFP Jean-Marcel Dumont, directeur administratif de la Carpi. Il a précisé que l'Etat avait plafonné les taux à 7% et que les remboursements avaient été réaménagés et étalés.

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