AGRANDISSEMENT. En Loire-Atlantique, une maison du début du XXème siècle, a été enrichie d'un jardin d'hiver. Une extension qui, en plus de reposer sur un mode d'écoconstruction, dévoile un ensemble contemporain, chaleureux et respectueux de l'environnement. Reportage.

À Vigneux-de-Bretagne, l'extension d'une maison du début du XXème siècle s'accorde parfaitement avec son environnement proche. À tel point que l'on pourrait la croire d'origine.

 

 

Récompensée du 1er Prix National de la Construction Bois 2015, dans la catégorie extension-surélévation, Il s'agit en fait d'un jardin d'hiver réalisé en écoconstruction et presque exclusivement conçu en bois. "Le point de départ de cette construction était l'arrivée d'un 4ème enfant. Les clients souhaitaient alors réaliser une extension avec une suite parentale. Finalement, nous avons proposé de restructurer les pièces de vie de la maison existante et de recréer un séjour avec plus de hauteur et de contact avec l'extérieur", raconte Tristan Brisard, architecte en charge du projet.

 

Une extension qui crée l'illusion

 

Pour l'agrandissement de cette habitation, il s'agissait de se démarquer, sans pour autant dénoter. Ainsi, de loin, le jardin d'hiver s'accorde à la bâtisse et ses murs de granits. Ses grandes ouvertures lui confèrent une touche contemporaine et font rayonner sa luminosité à l'extérieur. Mais, ici, exit le granit pour les murs et l'ardoise pour le toit. L'ensemble est recouvert de bardeaux en châtaignier qui créent l'illusion.

 

À l'intérieur, la surface se divise en de grands espaces ouverts et sobres, aux allures de cathédrale, grâce à une généreuse hauteur sous plafond de presque 6 m de haut.

 

Une bâtisse écologique

 

Une cathédrale qui plus est écologique, puisque cette extension répond à des objectifs de durabilité. Déjà au travers des matériaux utilisés, comme du châtaigner français (Allier), certifié bois PEFC, qui atteste normalement de la gestion durable des forêts. Mais aussi d'isolants biosourcés, la mise en œuvre de produits naturels non transformés, non traités, de matériaux bruts, de colles à faible émissivité de COV... pour la qualité de l'air.

 

Puis enfin, via l'utilisation d'un poêle à pellets (granulés) qui chauffe l'ensemble de l'extension de 70 m2. Résultat : "la bâtisse a un bilan carbone positif", affirme Tristan Brisard.

 

La consommation énergétique s'établie à 16 kWh/m² par an d'énergie primaire, dont 9 kWh/ m² par an de chauffage.

 

Passé l'utile, l'agréable n'est pas négligé pour autant. Avec comme résultat final, une réalisation contemporaine sobre, à l'intérieur comme à l'extérieur et en harmonie avec son environnement. Découvrez la réalisation en images.

 

Maître d'œuvre : Tristan Brisard architecte

 

 

Lieu : Vigneux-de-Bretagne (Loire-Atlantique)

 

Coût : 95.000 € (hors honoraires)

 

Durée des travaux : environ 6 mois (2015)

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Une écoconstruction avec le bois en vedette

Le bois est partout sur cette extension
Le bois est partout sur cette extension © Tristan Brisard Architecte
Bon coefficient thermique oblige, le bois est omniprésent dans cette extension. "Nous y avons eu recourt pour un maximum d'éléments. Hormis les portiques de charpentes qui sont des profilés en métal par exemple. L'idée consistait à en faire un squelette, recouvert d'une peau en bois", détaille Tristan Brisard.

 

 

Concernant les essences, le choix s'est porté sur des panneaux de contreplaqué de boulot pour l'habillage intérieur et sur des bardeaux fendus de châtaigner en extérieur.

Une isolation écolo

L'isolation est en matériaux biosourcés
L'isolation est en matériaux biosourcés © Tristan Brisard Architecte
Pour répondre aux exigences d'une écoconstruction, la bâtisse a été isolée grâce à de la laine et fibre de bois, deux matériaux biosourcés.

 

Des bardeaux en bois qui imitent la pierre

Ici, les bardeaux de bois imitent la pierre
Ici, les bardeaux de bois imitent la pierre © Tristan Brisard Architecte
Si la maison existante repose sur des murs de pierre et un toit en ardoise, ce n'est pas le cas de l'extension où il s'agit de bardeaux de châtaignier. "Depuis, ils ont grisé, sont complètement uniformes et font échos aux pierres. C'est un matériau qui vit, il n'est pas traité et vient d'arbres français", développe Tristan Brisard.

 

Des finitions discrètement travaillées

Le métal n'est pas totalement absent
Le métal n'est pas totalement absent © Tristan Brisard Architecte
Le résultat est également à voir dans les finitions d'après Tristan Brisard. "Ce qui fait la qualité de ce projet, c'est aussi le travail des détails, des gouttières et des cadres de menuiserie en acier galvanisé, du squelette en acier à l'intérieur." Comme autant d'ossements discrets, soutenant l'ensemble sans l'alourdir et apportant un vrai plus visuel, avec leurs lignes droites et épurées.

 

Respecter les environs, tout en prenant des libertés

L'extension s'intègre dans son environnement
L'extension s'intègre dans son environnement © Tristan Brisard Architecte
"Nous sommes dans les Pays de la Loire, il fallait donc une toiture en pente. Ce qui était une évidence et non pas une contrainte. Concernant les matériaux, si à l'origine nous devions poser de l'ardoise, nous sommes parvenus à justifier les bardeaux et à nous détacher du PLU", raconte Tristan Brisard.

 

Une extension généreusement vitrée

L'apport en lumière naturelle est généreux
L'apport en lumière naturelle est généreux © Tristan Brisard Architecte
Ici, les surfaces vitrées ne sont pas aussi nombreuses que sur un jardin d'hiver classique. Cependant, ces ouvertures en double vitrage sont suffisamment grandes et nombreuses pour diffuser une touche plus contemporaine sur l'enveloppe du bâtiment. Tout en faisant bénéficier aux occupants d'un généreux apport lumineux.

 

Un jardin d'hiver, comme espace de vie à part entière

L'extension a tout d'un lieu de vie à part entière
L'extension a tout d'un lieu de vie à part entière © Tristan Brisard Architecte
À la différence d'un véritable jardin d'hiver, la pièce n'est pas à usage exceptionnel. Il s'agit d'un espace de vie pour toute l'année, avec un séjour, une table à manger, un bureau, une bibliothèque, un salon...

 

70 m2 chauffés par un seul poêle

La pièce est seulement chauffée par un poêle
La pièce est seulement chauffée par un poêle © Tristan Brisard Architecte
À l'intérieur, le regard est capté par un poêle relativement sobre et compact, dégageant une petite flamme discrète et chaleureuse. À lui seul, il chauffe la pièce de 70 m2, en y maintenant une température constante de 20°C le jour et de 18°C la nuit. Pour une consommation d'environ une tonne de granulés par hiver.

 

 

Ce poêle à pellets Thema de MCZ, s'est imposé, pour eux, comme une alternative plus écologique au gasoil par exemple et plus pratique que le bois, notamment au moment de le recharger. "Il y a une bonne inertie (capacité d'un matériau à accumuler de la chaleur et à la restituer ensuite) dans la pièce. Donc nous avons fait le pari que ce poêle en position centrale suffirait. Nous avions prévu des arrivées pour du chauffage électrique, mais il n'a jamais été installé", ajoute Tristan Brisard.

Un mobilier sobre, pour un intérieur sobre

À l'intérieur, l'ambiance est très contemporaine
À l'intérieur, l'ambiance est très contemporaine © Tristan Brisard Architecte
À l'intérieur, les meubles de la famille sont venus agrémenter les lieux. En toute simplicité et mis en lumière par d'imposants luminaires avec des ampoules LED, ils renforcent l'atmosphère contemporaine du lieu.

 

Une dalle de béton comme touche branchée

Au sol, la dalle de béton a été peinte en gris
Au sol, la dalle de béton a été peinte en gris © Tristan Brisard Architecte
À l'intérieur, une dalle de béton gris anthracite, répond à la cloison derrière le poêle. Une note très actuelle qui contraste avec le mur de pierre de la bâtisse d'origine.