L'impunité zéro doit-elle conduire à la résiliation de bail par les offices HLM. Telle est sans doute la question qui va bientôt être posée, suite à une telle décision prise par le président de l'office HLM de Vienne dans l'Isère.

Thierry Kovacs, président de l'Office public d'aménagement et de construction (Opac) de la ville de Vienne, dans l'Isère, a décidé de responsabiliser les parents de jeunes délinquants. A la suite d'affrontements entre jeune et forces de l'ordre, dans le quartier d'Estressin, dans la nuit de mardi à mercredi, où des voitures, des caravanes, des cars et des poubelles ont été incendiés, deux jeunes soupçonnés d'avoir participé à ces échauffourées ont été placés en garde à vue. Déjà, le 5 octobre, cinq jeunes ont été condamnés à des peines de prison ferme pour " rébellion et violences envers des gardiens de la paix ".

Ce sont les familles de ces jeunes qui viennent d'être visées par une procédure de résiliation de bail, sur demande de Thierry Kovacs. " Le logement social est certes un droit mais il est temps aujourd'hui de s'interroger sur le fait de savoir s'il doit être consenti à ceux qui, de toute évidence, ébranlent les fondements même de notre mode de vie en société ", écrit-il dans une " Lettre ouverte " datée du 9 octobre et adressée notamment aux ministres de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, et de la Justice, Dominique Perben.

" Les parents doivent se sentir responsables en tant que parents et signataires du bail ", a expliqué à Reuters Thierry Kovacs, qui est également adjoint au logement de la mairie de Vienne, avant de préciser qu'en juin 2001 une famille " non respectueuse " avait vu son bail résilié et avait dû quitter les locaux de l'Opac.

Paradoxalement, la dimension sociale du parc HLM en France est actuellement remise sur le devant de la scène, dans le cadre notamment des futurs accords de conventionnement. Le logement social comme facteur d'intégration est un argument souvent répété pour arguer de la dimension politique du dossier.

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