Après deux années de forte baisse, les dépenses d'investissement des collectivités locales repartiraient "timidement" à la hausse en 2016 (+ 1,3 %) et s'élèveraient à 48,7 milliards d'euros, signale ce mercredi La Banque Postale. Une "reprise" qui s'explique surtout par la hausse du seul bloc communal (+ 3,0 %) et la "confiance" des entreprises du BTP. Précisions.

En publiant sa note de conjoncture sur les finances locales, La Banque Postale, signale, mercredi 3 novembre 2016, que "les dépenses d'investissement des collectivités locales repartiraient timidement à la hausse en 2016 (+ 1,3 %) et s'élèveraient à 48,7 milliards d'euros."

 

"Après deux années de forte baisse, cette bonne nouvelle montre que les entreprises du BTP et l'ensemble du tissu local apportent en 2016 un signal positif et lancent par conséquent les investissements sur le bloc communal", a signalé ce matin, Betty Marcerou, directrice générale de La Banque Postale Collectivités Locales.

 

Thomas Rougier, directeur des études de l'établissement bancaire, souligne que "ce niveau resterait cependant encore faible à l'échelle des 15 dernières années, il correspond en euros constants aux réalisations du début des années 2000."
Avant d'ajouter que "cette reprise serait rendue possible par la croissance des investissements du seul bloc communal (+ 3,0 %)."

 

Les constructions de collèges et de SDIS à la peine dans les départements depuis six ans

 

En effet, les départements verraient une nouvelle fois leurs dépenses d'investissement diminuer (-4,3%), alors que les régions interrompraient leur croissance des précédents exercices (- 3,1 % hors gestion des fonds européens). Thomas Rougier, pointe, par exemple, la baisse nette des dépenses d'investissement au titre des réalisations de collèges : elle est passée de 2,30 milliards d'euros en 2010 à l'équivalent de 1,75 milliards d'euros en 2016. "Il faut alors se poser la question : où en est-on de la construction de collèges ? C'est fini le temps où les Départements réalisaient deux ou trois collèges dans la même année." Même constat pour les constructions des Services départementaux d'incendie et de secours (SDIS)(Ndlr : 0,75 milliards d'euros en 2010 contre 0,60 milliards d'euros en 2016.)

 

Les dépenses d'investissement seraient financées en 2016 quasi exclusivement (98 %) par un autofinancement

 

Autre remarque évoquée ce mercredi : les dépenses d'investissement seraient financées en 2016 quasi exclusivement (98 %) par un autofinancement (Ndlr : épargne brute corrigée de la variation du fonds de roulement) de 36,6 milliards d'euros et de recettes d'investissements de 11,1 milliards d'euros. "Ces dernières se tasseraient légèrement (-0,4 % et -2,3% hors impact de la gestion des fonds européens par les régions), en raison d'une part de compensation de la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA) et d'autre part, de dotations qui voient leur montant augmenter dans le cadre des mesures gouvernementales mises en places pour soutenir l'investissement local", complète la note de conjoncture.

 

Par ailleurs, les recettes fiscales ont bénéficié en 2015 du dynamisme de certaines taxes qui ne devraient se reproduire en 2016, estime la note de La Banque Postale Collectivités Locales. Ainsi, l'assiette de la cotisation foncière des entreprises (CFE) progresserait de 1,9% et celle de la taxe foncière sur les propriétés bâties et de la taxe d'habitation, respectivement de 1,5% et 2,5%. "Cette dernière subirait le contrecoup de la réforme de la fiscalité des personnes de condition modeste", souligne Thomas Rougier.

 

Quel effet du cycle électoral ?

 

Enfin, les communes et les intercommunalités porteraient cette légère reprise de l'investissement public local, en raison notamment de l'avancée du cycle électoral, souligne la note. Rappelons que traditionnellement les investissements repartent à la hausse lors de la troisième année de ce mandat ce qui correspond à l'année 2016. Mais cet effet traduirait une plus forte contraction lors de ce mandat.

 

"Aucun signe de répit pour 2017"

 

"C'est pourquoi l'effet cycle électoral ne se fait pas ressentir sur la relance de l'investissement aussi fortement que d'habitude, conclut Thomas Rougier. Le contexte de mutations institutionnelles en 2016 et les contraintes financières engendrées par la politique de baisse des dotations viennent contrarier la reprise de l'investissement. Nous ne prévoyons donc pas de signes de répit en 2017 pour les équilibres financiers."

 


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