Pour l’immeuble "Le Trema" à Asnières réalisé par Bouygues et le Studio d’architecture J. J. Ory, l’industriel Unibéton a mis au point des formulations sur-mesure originales.

Situé sur le quai Aulagnier à Asnières, "Le Trema" est un immeuble de bureaux de 16.000 m2 constitué de deux niveaux de sous-sols, 6 niveaux de superstructures et une terrasse technique.
Les travaux de fondations du bâtiment ont mis à jour deux contraintes particulières liées à la proximité du chantier à la Seine : la nature très meuble du sol (limons) et le niveau très élevé de la nappe d’eau souterraine (atteignant le second sous-sol).

Un béton compact pour éviter les phénomènes de retrait

En préalable aux opérations de terrassement, l’entreprise a rabattu la nappe d’eau d’environ 1 m 50 par un ceinturage de 150 pointes filtrantes, reliées sur 3 motopompes avec un débit d’évacuation de 80 m3/heure.
Des fondations profondes ont été réalisées pour renforcer la cohérence du sol. 180 pieux, d’une hauteur moyenne de 16 mètres, sont ainsi solidarisés par un réseau de longrines servant d’ancrage au radier.

Pour ce dernier, Unibéton a mis au point une formulation assurant une grande compacité au béton et permettant de maîtriser les phénomènes de retrait. Le service technique a notamment préconisé l’ajout d’un super-plastifiant et le maintien d’un rapport E/C (eau/ciment) très réduit (0,43).

Unibéton a réalisé des essais de consistance du béton pour une mise en œuvre par pompage. Le bétonnage du radier, d’une surface de 3500 m2, a pu être effectué en 5 coulages (1400 m3, épaisseur 40 cm), évitant ainsi la multiplication des joints explique l’industriel.

Un béton fluide pour des façades à l’aspect chiffoné

Mais avec ses 4.300 m2 de façades matricées à l’aspect chiffonné et rainuré, ce bâtiment illustre également le potentiel architectural du matériau béton.
Pour parvenir au résultat souhaité par l’architecte, l’entreprise et Unibéton ont au plus tôt réalisé un prototype afin de définir précisément les procédés de construction et la finition exacte des parements.

Bouygues Bâtiment Ile-de-France Construction Privée a choisi d’utiliser pour la totalité des façades des coffrages mixtes avec peau bois (500 m2 au total). La réalisation du rez-de-chaussée (du plancher jusqu’au-dessus de l’allège du R+1) a nécessité le recours à 2 types de matrices de formes et d’épaisseurs différentes : l’une rainurée horizontalement, l’autre d’aspect chiffonné. Les façades des étages supérieurs sont réalisées en béton architectonique d’aspect chiffonné uniquement. Pour l’ensemble du bâtiment, 400 m2 de matrices réutilisables ont été nécessaires.

Pour ce chantier, le service technique d’Unibéton a mis au point un béton parfaitement adapté à la finesse du parement souhaité et aux spécificités des coffrages. Ces caractéristiques ont rendu possible le coulage des voiles en toutes saisons. C’est un atout majeur assurant le bon déroulement du chantier et la continuité de l’aspect indépendamment des variations de température.
Unibéton a retenu une formulation de béton fluide fortement dosée en ciment CEM I 52,5 N CE CP2 NF avec un ajout de cendres volantes. La grande finesse de peau des parements a été obtenue grâce à la très faible granulomètrie des granulats. Alors qu’en Ile de France, des matériaux de Dmax 20 (diamètre maximum des granulats) sont le plus souvent utilisés, Unibéton a introduit du sable 0/4 GSM de Balloy et des gravillons 4/8 roulé GSM de Grande Paroisse pour épouser au mieux les formes de la matrice et notamment la finesse des cannelures en partie basse explique Unibéton.

Au total, Unibéton a produit et livré 11.000 m3 de bétons pour les fondations (pieux compris), le radier et les façades. Le chantier a été approvisionné par la centrale de Clichy située à proximité.

Maîtrise d'ouvrage : COPRIM (SCI Pierre et Marie Curie) (92)
Architecte Maître d'oeuvre : Studio d’architecture J. J. Ory (75)
Entreprise Générale : Bouygues Bâtiment Ile-de-France Construction Privée (91)
Durée du chantier : 22 mois
Livraison : fin avril 2005

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