Les matériaux minéraux de construction ont enregistré un net repli de leur activité au mois d'avril 2014, après un bon début d'année. Une décélération qui était attendue compte tenu de la situation dans le secteur de la construction.

L'embellie est déjà finie. Alors que le premier trimestre de l'année avait été bénéfique au secteur des matériaux minéraux de construction, le mois d'avril marque un coup d'arrêt pour les activités des granulats et du béton prêt à l'emploi (BPE). Ainsi, les livraisons de granulats ont reculé par rapport au mois précédent (-7,8 %) et par rapport à avril 2013 (-6 %). Un mauvais chiffre qui tire la tendance trimestrielle vers le bas (-1,3 %) et qui ralentit la croissance enregistrée depuis un an (+3,8 % contre +10,4 % au premier trimestre). Pour le BPE, le repli est légèrement moins marqué (-1,9 % sur un mois et -6,2 % sur un an). En cumul depuis janvier, la production de BPE n'affiche plus qu'une croissance de +2,3 %.

 

Perspectives peu réjouissantes
L'Unicem explique : "Cette décélération était attendue compte tenu des différents indicateurs conjoncturels disponibles pour le secteur de la construction. Elle est d'ailleurs partagée par d'autres matériaux comme le ciment". Pour ce matériau, la croissance est en effet ramenée de +8 % au premier trimestre, à +4 % si on prend en compte les quatre premiers mois de l'année. Les bonnes conditions météorologiques et la finalisation de chantiers de travaux publics à l'approche des élections municipales expliquaient le regain constaté en début d'année mais "ces facteurs de soutien vont disparaître dans les mois à venir, laissant place à la tendance de fond de la demande", prévient l'union des industries de carrières. D'autant que les investissements dans les TP seraient particulièrement faibles lors des années électorales (-1,5 Mrd € en 2014), effet d'autant plus marqué que les changements de majorité ont été nombreux dans les mairies, entraînant des abandons de projets. "Ce contexte ne sera pas favorable aux investissements en infrastructures en 2014 et pourrait s'aggraver encore en 2015 si le problème du financement de l'AFITF pour une nouvelle écotaxe n'est pas rapidement résolu", souligne l'Unicem, qui craint un impact négatif sur l'activité granulats dès le deuxième trimestre de l'année.

 

Du côté des professionnels du bâtiment, aucun rebond de l'activité ne serait attendu à court terme. Les mises en chantier et les demandes de logements neufs sont très dégradées : -11 % en un an pour les premières (1er trimestre 2014) et -25 % pour les secondes (en un an au premier trimestre). "En données corrigées des variations saisonnières, le niveau des permis aurait toutefois cessé de se contracter au cours des trois premiers mois de l'année 2014", tempère le tableau de bord. Autant d'éléments qui font craindre à l'Unicem un repli annuel de -3 % pour 2014, pour le BPE et pour les granulats. L'heure n'est donc pas encore à la reprise.

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