Poursuivant sur la même tendance qu'en 2014, les sources d'énergies renouvelables ont progressé en 2015, particulièrement grâce à l'éolien et au photovoltaïque. Avec un parc d'une puissance globale de 42,6 GW, les EnR couvrent plus de 19 % de la consommation électrique nationale. RTE, ERDF, le SER et l'ADEeF, dressent un panorama de ces énergies.

Dans un environnement propice, avec la promulgation de la loi de Transition énergétique pour la croissance verte, et la mise en place d'une Programmation pluriannuelle de l'énergie, les renouvelables sont appelées à progresser en France et à se substituer aux énergies fossiles. Le nouveau panorama publié par les gestionnaires de réseaux électriques (RTE, ERDF, ADEeF) et par le Syndicat des énergies renouvelables (SER) dévoile que les filières éolienne et photovoltaïque sont celles qui contribuent le plus à cette croissance, avec 1,9 GW installés entre juillet 2014 et juillet 2015. "Ces deux filières représentent désormais un tiers des capacités de production d'EnR en France", précise le SER. Le parc installé représente une puissance totale de 42,6 GW dont 25,4 GW proviennent des barrages hydroélectriques (60 %), 9,8 GW des éoliennes (23 %), 5,7 GW des centrales solaires (13 %) et 1,7 GW des bioénergies (4 %). En tout, 353.000 installations de production d'électricité renouvelable sont dénombrées sur le territoire (dont l'immense majorité de centrales photovoltaïques). Elles sont raccordées principalement à RTE (59 %), ERDF (38 %) et ELD (2 %).

 

L'hydroélectricité marque le pas

 

Le parc hydraulique, premier producteur d'électricité verte, n'a pas connu d'évolution significative entre 2014 et 2015, l'ensemble des fleuves et rivières de première importance étant déjà équipé depuis la fin des années 1990. La puissance est restée stable à 25,4 GW, tandis que la production a légèrement diminué, avec 61,2 TWh fournis (-5,7 %). L'hydroélectricité représente 12,9 % de la consommation électrique française. La puissance du parc éolien, en revanche, s'est accrue de 1,1 GW en une année (+11 %). Sa production a logiquement progressé, elle aussi, avec 17,7 TWh envoyés dans le réseau (+1,2 %), permettant de couvrir 3,7 % de la consommation de courant française. "Après plusieurs années de croissance ralentie, les mesures de simplification des procédures administratives encadrant le développement de l'énergie éolienne, ainsi que la stabilisation de son cadre tarifaire, ont permis, depuis plus d'un an, la reprise du rythme des raccordements annuels", explique le syndicat.

 

Concernant le parc photovoltaïque, il a également connu une augmentation de 820 MW sur douze mois (+14 %). Sa production s'est élevée à 6,7 TWh (+23 %) soit de quoi couvrir 1,4 % de la consommation nationale. Enfin, la filière des bioénergies reste le petit poucet des fournisseurs de courant électrique : son parc, qui se compose d'installations de cogénération (incinération de déchets, biogaz, bio combustibles), atteint presque les 1,7 GW. Ensemble, elles ont produit 5,6 TWh d'électricité (+23 %), ce qui représente environ 1,4 % de la consommation française.

 

Rhône-Alpes, région numéro un des EnR

 

 

Régionalement, c'est de loin Rhône-Alpes qui reste la championne des EnR, grâce à son hydroélectricité : à elle seule, la région représente 26 % du parc renouvelable français avec près de 12 GW installés. Elle devance les régions du pourtour méditerranéen, Midi-Pyrénées (6 GW) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (4 GW), dans lesquelles le photovoltaïque est plus développé. Grâce à l'éolien, Champagne-Ardenne pointe à la quatrième position (2,5 GW). Normandie, Basse et Haute, et Corse, sont lanternes rouges. Quant au taux de couverture moyen de la consommation électrique par les EnR, il varie logiquement d'un territoire à l'autre. Il dépasse les 50 % en Alsace et Limousin, mais reste inférieur ou égal à 10 % dans neuf des vingt-deux régions françaises (1 % en Île-de-France, 5 % en Nord-Pas-de-Calais et Haute-Normandie).

 

La part des EnR va continuer de croître à l'avenir, puisque la file d'attente de raccordement des installations atteignait les 13,1 GW à la fin du mois de juin 2015. Un chiffre principalement représenté par l'éolien terrestre (7,2 GW), l'éolien offshore (3,1 GW) et le photovoltaïque (1,9 GW). L'hydraulique (0,58 GW) et les bioénergies (0,28 GW) progresseront peu. Le rythme de croissance reste inégal selon les filières : si, dans le cadre de la programmation pluriannuelle l'objectif pour le solaire a déjà été atteint et donc, logiquement, revu à la hausse (8 GW), celui de l'éolien terrestre ne devrait pas être approché. Le rapport explique : "Le parc raccordé des installations de production d'électricité renouvelable représente 73 % de la somme des objectifs PPI. La file d'attente de raccordement représente quant à elle 22,5 % des objectifs PPI". La France risque donc de manquer sa cible… mais de peu.

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