BAROMETRE. Les chiffres de la confédération générale du logement publiés le 9 avril 2018 montrent que les relations entre les bailleurs et leurs locataires ne cessent de se détériorer.

"Les relations entre locataires et bailleurs (ou leur représentant) n'ont jamais été aussi tendues", indique la confédération générale du logement (CGL) dans un communiqué daté du 9 avril 2018. Elle précise également que "malgré les différentes lois pour améliorer les relations et simplifier celles-ci, le nombre de plaintes sur les charges locatives, les travaux de rénovation, le dépôt de garantie, etc, ne cessent de croître".

 

Pour rappel, la CGL établit chaque année un bilan des plaintes des usagers du logement. En 2016, elle a reçu 2.819 requêtes, un "nombre qui se stabilise depuis 2014". Mais 82,10 % d'entre elles concernent la location, une proportion qui a tendance à augmenter ces dernières années. Ce secteur se place en première position loin devant les requêtes de consommation généraliste (5,25 %), qui regroupe toutes les demandes ne relevant pas directement du domaine du logement (fournisseur d'énergie, accès internet, téléphonie mobile, sites d'achat par internet, etc).

 

Des lois inefficaces ?

 

En tête en 2016, les problèmes concernant le dépôt de garantie avec 15,89 % des mails reçus. Il s'agit soit d'un désaccord entre le locataire et le loueur concernant l'état des lieux, soit la mauvaise volonté du bailleur de rendre la caution. Pour remédier à cela, la CGL "demande la création d'un fond spécial de centralisation de l'ensemble des dépôts de garantie, tout comme l'a préconisé le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) dans un rapport de février 2017". Sur le podium, on retrouve les troubles de jouissance avec 15,40 % des plaintes et les charges locatives, qui dépassent pour la première depuis 2009 le seuil des 10 % (10,32 %). Enfin, les soucis de communication avec le bailleur (6,81 %) et les problèmes avec les agences immobilières (4,43 %) complètent le top 5 de 2016.

 

Le projet de loi ELAN va-t-il permettre d'apaiser ces tensions ? Le président de la CGL Michel Fréchet n'en est pas convaincu : "Le législateur semble ignorer le quotidien des locataires. Invariablement, année par année, les mêmes plaintes se retrouvent, or de nombreuses lois sur le logement ont été produites depuis 2009 sans qu'aucune ne réussisse à faire changer la donne. La loi ELAN ne rééquilibre pas les rapports, elle risque au contraire de les aggraver. La mise en place de dispositifs numériques et le bail mobilité va fragiliser les plus vulnérables."

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