Mieux utiliser les nouvelles technologies pour mieux piloter en temps réel la consommation énergétique et ainsi l'optimiser, voilà l'objet de la dernière étude Xerfi/Precepta relative aux nouveaux outils de financement sur le marché des solutions d'efficacité énergétique. Précisions.

Dans l'optique d'optimiser les performances énergétiques et réduire l'impact environnemental du bâtiment par rapport aux objectifs fixés par la loi de Transition énergétique votée cet été 2015, le marché des solutions d'efficacité énergétique est en voie de professionnalisation, confirme une étude publiée le 24 septembre par Precepta, le département d'études du groupe Xerfi.

 

"Les marges de progression pour les opérateurs demeurent importantes car ils sont appelés à jouer un rôle majeur dans la transition énergétique", souligne l'étude.
Cependant, "la faiblesse actuelle du signal-prix des énergies en l'occurrence du pétrole et du carbone n'incite pas les agents économiques à investir dans l'efficacité énergétique." En effet, d'après l'analyse, l'énergie coûte moins cher et ce prix n'incite évidemment pas à réaliser les travaux de rénovation énergétique. Sans compter que "depuis la crise, l'approche ROiste des clients s'est renforcée. Et que dans le tertiaire et l'habitat collectif, les caractéristiques intrinsèques et le mode de fonctionnement brident la croissance de ce segment de marché."

"Le marché des solutions énergétiques se caractérise par un foisonnement d'offres peu lisibles, peu structurées"

Autre point négatif : le foisonnement d'offres "peu lisibles et peu structurées,
complexes et dont la promesse de valeur est perfectible",
pointe également le bureau d'études. De plus, d'après le cabinet Xerfi, le décollage de la filière est freiné par un conflit d'intérêts persistant sur le marché français, en prenant exemple des deux géants français de l'énergie : EDF et Engie. Ces derniers sont, en effet, considérés par Precepta comme "juges et parties en matière d'efficacité énergétique".

 

La filière devra bâtir une offre structurée, estime l'étude

 

Quelles solutions s'offre donc la filière ? Pour rassembler davantage les acteurs, la filière devra bâtir une offre structurée. Par conséquent, une plus grande complémentarité entre l'expertise des opérateurs (connaissance du bâtiment et de l'utilisateur) et les nouvelles technologies (objets connectés et exploitation des données grâce au Big Data, systèmes de management de l'énergie…) sera à cet égard incontournable, d'après Precepta, pour piloter avec intelligence la performance énergétique.

 

Parmi les pistes de réflexion, Precepta préconise de mieux utiliser les nouvelles technologies pour mieux piloter en temps réel la consommation énergétique et ainsi l'optimiser. Le cabinet est aussi convaincu : "L'émergence de véhicules de financement innovants crée de formidables opportunités." Sans oublier que la "création de mécanismes d'ingénierie financière, l'arrivée de nouveaux investisseurs conjuguée à une meilleure information des clients doivent être mises au service d'une évangélisation accélérée du marché", estime-t-elle.

 

Appel aux marchés financiers

 

Face au défaut de financement des industriels, de nombreuses initiatives voient d'ores et déjà le jour, rappelle l'étude. C'est le cas, par exemple, de la Société publique locale 'Oser', des industriels comme 'Solvay Energy Services' ou aussi des spécialistes de l'efficacité énergétique qui financent des projets en se rémunérant grâce aux économies d'énergie réalisées, ajoute le département d'études stratégiques du groupe Xerfi.

 

C'est pourquoi "l'appel aux marchés financiers", le "capital-investissement" ou encore de nouveaux programmes "institutionnels" comme ceux de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), la Banque européenne d'investissement (BEI), sont également des leviers à actionner pour financer les projets d'efficacité énergétique, conclut l'étude.

 

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