Comptant sur le Plan Juncker et ses quelque 75 milliards d'euros alloués aux TPE/PME, ainsi que sur sa volonté d'aider les projets de rénovation énergétique, l'European Builders Confederation a redit sa volonté de s'inscrire pleinement dans le projet européen afin de sortir enfin de la crise. Patrick Liébus, son président, évoque les grands thèmes du secteur.

Pour son premier discours en tant que président de l'European Builders Confederation (EBC), Patrick Liébus (également président de la Capeb), a souhaité que l'on s'interroge sur les défis que doit relever le secteur de l'artisanat du bâtiment à l'échelle de l'Europe.

 

L'organisation, qui fête ses 25 ans cette année, peut se targuer d'avoir connu plusieurs succès, tels la TVA réduite, la directive sur le rayonnement optique, la directive sur les marchés publics incluant la possibilité d'allotissement ou encore le règlement produits de construction qui concerne notamment la fabrication des portes et fenêtres en petites séries.

Le Plan Juncker, bouée de sauvetage

Mais la crise est passée par là, et depuis maintenant 7 ans, le secteur peine à sortir la tête de l'eau. "Même les pays les plus performants connaissent des déficits d'investissements privés", comme l'Allemagne. L'Europe a besoin de financements alternatif, plaide l'EBC. "Le Plan Juncker s'inscrit dans cette approche de financement alternatif", se réjouit Patrick Liébus. Avec ses quelque 75 Md€ de budget aux TPE/PME, et une enveloppe dédiée à la rénovation énergétique des bâtiments, cette solution pourrait donc bien redonner un second souffle aux entreprises européennes.

 

Autre sujet abordé par le président : le travail détaché. "Mais il s'agit aussi de définir des règles du jeu équitables", prévient-il. Et de saluer l'initiative du Gouvernement français et d'autres membres de l'UE pour demander impérativement à la Commission européenne de réexaminer la Directive Détachement des travailleurs. "La Commission de Bruxelles doit absolument s'emparer de ce problème, le 'statu quo' n'est plus possible ni acceptable", a martelé le président à la tribune de l'EBC.

Féminisation toute !

Enfin, l'autre enjeu de cette journée était la valorisation du travail des femmes dans le bâtiment, chroniquement sous-représentées dans le secteur (13 millions de travailleurs dans l'UE, 88% d'hommes, ndlr). "Oui, nos métiers peuvent aussi bien être exercés par des hommes que par des femmes", a affirmé Patrick Liébus, très attaché à ce sujet.

 

Et de conclure : "Le projet européen n'est certes pas parfait, mais selon moi, il garde toute sa pertinence. Il faut arriver à surmonter nos intérêts particuliers et travailler dans l'intérêt commun".

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