L'entrepreneur franco-syrien spécialisé dans la construction, Mohed Altrad, émet des réserves quant à la possibilité de mener à bien sa mission au sein de l'Agence France Entrepreneur. Celle-ci consiste à soutenir les jeunes dans leur projet de développement d'entreprise dans des territoires en difficulté. Explications.

"Sur les 2,5 milliards d'euros injectés par l'Etat dans les quartiers prioritaires, 80% vont à Pôle emploi, à des prêts d'honneur de France Initiative, à des exonérations fiscales pour la création d'entreprises, à des associations comme l'Adie (Association pour le droit à l'initiative économique), souligne Mohed Altrad.Mais, au final, il n'y a pas grand-chose qui va directement aux agents économiques de ces quartiers. De plus, il n'y a pas de mesure de l'efficience de ces investissements. On ne sait même pas ce qu'ils rapportent à la fin", l'entrepreneur franco-syrien du groupe Altrad (échafaudages, bétonnières, brouettes, services aux industries), ne cache pas sa déception et son scepticisme par rapport à la mission qu'il incarne au sein de l'Agence France Entrepreneur, créée en octobre 2015. Une mission qu'il a acceptée afin de soutenir les jeunes et promouvoir le développement des entreprises dans des territoires en difficulté.

 

Toutefois, l'entrepreneur mondial de l'année 2015 ne mâche pas ses mots sur la crainte d'un échec : "Si c'est pour partir sur les mêmes principes, où l'argent part surtout dans des frais de fonctionnement alloués à des réseaux et des personnes qui courent les cocktails avec un badge tricolore, je ne vois pas ce que j'ai à faire là-dedans", note-t-il.

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