En 2011, la densification et la mixité des fonctions urbaines sont les deux tendances majeures en matière de projets d'urbanisme, indique une étude de MAB Development réalisée à l'occasion du 10e Forum des PPP qui se tient actuellement à Paris. Explications.

Les élus, directeurs généraux, directeurs de l'urbanisme ou encore des établissements publics d'aménagement, répartis sur tout le territoire, ont été interrogés sur le thème « les tendances des projets d'urbanisme en 2011 »*.

 

Il en ressort que les projets en 2011 touchent majoritairement les centres-villes et centres de quartier (66% des réponses pour les projets en neuf ; 78% pour les projets en rénovation). Ce serait l'évolution du paysage industriel qui expliquerait ce phénomène : « Les industries ont laissé de nombreuses friches dans nos centres villes. Le renouvellement urbain, c'est refaire de la ville à partir de ces friches, en les réhabilitant et ne les raccrochant au reste des quartiers », souligne Alexis Mariani, directeur de l'Espace Naturel et Urbain de Lille Métropole, cité dans l'étude. Ainsi, la densification urbaine (41%) devient le premier objectif des acteurs de l'urbanisme, suivi de la qualité urbaine (28%) et de la revitalisation économique (24%). L'animation des quartiers arrive loin derrière (7%). Qui dit densification, dit étalement urbain maîtrisé - conformément aux attentes et objectifs du Grenelle II. Et avec comme priorité pour les sondés, l'instauration d'un réseau de transport cohérent qui rende les zones attractives et dynamiques. Cette disposition du Grenelle vise à préserver les surfaces agricoles, naturelles et forestières, et aussi à construire des infrastructures (voierie, eau, électricité) moins étendues donc moins chères.

 

Créer de nouvelles zones urbaines, c'est également favoriser la mixité et notamment celle des fonctions urbaines. Il n'est plus rare désormais de voir se regrouper sur une même zone des logements, des bureaux, des commerces et des équipements culturels. L'objectif est ainsi de créer des quartiers vivants et animés, des lieux de vie avec des « temporalités différentes » (matin, soir, semaine, week-end). Du coup, ce concept de mixité pourrait aussi s'étendre aux bâtiments eux-mêmes, s'interrogent les sondés, qui pourraient alors intégrer plusieurs fonctions (logements en étages, commerces en rez-de-chaussée…). Apparaît également la question de la « réversibilité des fonctions » : des bureaux convertis, au fil du temps, en logements ou inversement. Reste dans les deux cas, la complexité de la conception des bâtiments.

 

Le PPP, outil de survie
En outre, et c'est le prétexte de cette étude, les élus et autres acteurs de l'urbanisme ont été sondés sur la méthode de réalisation de ces projets. Dévoilés à l'occasion du 10e Forum des Partenariats public-privé, ces résultats montrent que ce dispositif au sens de la loi est méconnu des professionnels de l'urbanisme. En revanche, au sens large, PPP reste un terme générique « qui désigne avant tout les relations nouées entre les organismes du secteur privé et ceux du secteur public, dans le but d'apporter les ressources et compétences du secteur privé pour contribuer à la réalisation de projets d'urbanisme », explique le communiqué de MAB Development. Ainsi, note l'étude, si seuls 12% des répondants ont déjà réalisé un projet régi par un contrat de partenariat formel, 100% d'entre eux ont déjà appliqué un PPP, une solution qui apparaît comme « incontournable ». Et Eric Ruiz, responsable du service cohésion territoriale de la Communauté d'agglomération de Grenoble, de renchérir : « C'est même une solution de survie. L'Etat se désengageant, les acteurs locaux se retrouvent seuls. En l'état actuel des choses, la seule voie c'est le partenariat public-privé au sens large ».

 

Enfin, si les projets d'urbanisme peuvent parfois durer plus de 25 ou 30 ans (53%), les professionnels se doivent de tenir compte des aléas et freins à l'évolution de tout projet tels les changements de gouvernance (21%), les variations du marché immobilier (8%), et surtout la maîtrise du foncier (23%). Pour anticiper au mieux, pas de solution miracle, mais des solutions innovantes pour contourner ces freins, comme la réversibilité des fonctions d'un bâtiment, par exemple.

 


Méthodologie de l'étude

 

Development Institute International, spécialisé dans les études de marché B to B, a mené des entretiens par téléphone, entre mai et juillet 2011, auprès d'une cible constituée de 50 décideurs du monde l'urbanisme en France : élus, directeurs généraux, directeurs, directeurs de l'urbanisme et de l'aménagement de collectivités de plus de 50 000 habitants, EPA et SEM.
Une enquête flash via un questionnaire sur internet a complété les résultats qualitatifs.
Les sondés ont été interrogés sur leur dernier projet d'urbanisme marquant.

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