A la fin de 2016, la base de données comptait plus de 1.600 fiches de déclaration environnementale et sanitaire et 400 profils des équipements, indispensables à l'analyse du cycle de vie des bâtiments. Un effort important est attendu en 2017, afin de satisfaire l'exigence réglementaire d'obligation de vérification, à compter du 1er juillet prochain. L'Alliance HQE-GBC révèle ses données.

La base de données Inies regroupe les fiches de déclarations environnementales et sanitaires (FDES) pour les produits de construction ainsi que les profils environnementaux produits (PEP) pour les équipements des bâtiments. Elle est donc indispensable à l'évaluation de la performance environnementale des constructions sur leur cycle de vie et repose sur la cohérence des données recueillies. Car les FDES sont fournies par les fabricants, syndicats professionnels, centres techniques et doivent se conformer à des normes européennes qui fixent la méthodologie d'évaluation. En cumulé, à la fin de 2016, la base comptait 1.651 fiches représentant pas moins de 35.718 références commerciales ainsi que 403 PEP "Ecopassport".

 

Moins de la moitié de données vérifiées

 

Le nombre de fiches est stable, mais cette situation masque l'importante activité au sein de la base de données : les fiches qui étaient remplies selon l'ancienne norme NF P01-010 sont peu à peu retirées et remplacées par d'autres au format NF EN 15804A1/CN. Le baromètre de l'Alliance HQE-GBC précise : "Une dynamique qui va se poursuivre au fur et à mesure puisque les dernières fiches NF P01-010 arriveront au terme des 5 années de validité au plus tard courant 2019". La sortie de ces fiches est donc compensée par l'arrivée d'une centaine de nouvelles au format européen, vérifiées par des tierces parties indépendantes. Pour l'heure, 44 % des données spécifiques disponibles dans Inies sont vérifiées. Emmanuel Acchiardi, sous-directeur de la qualité et du développement durable dans la construction à la DHUP, détaille : "Les données environnementales élaborées par les fabricants, et obligatoirement vérifiées par une tierce partie indépendante à partir du 1er juillet 2017, sont le fil conducteur du processus d'évaluation environnementale. Je souhaite rappeler l'importance de disposer de données précises et en nombre suffisant, directement utilisables par les praticiens d'analyse du cycle de vie d'un bâtiment".

 

Pour les PEP, individuels ou collectifs, ils font l'objet d'une vérification indépendante systématique et sont basés sur la norme NF XP C08-100-1. De plus, 292 valeurs par défaut sont intégrées dans la base. Ces données de substitution permettent de pallier l'absence de données spécifiques. Les modules de données environnementales génériques (MDEGD) sont mis à disposition par le ministère en charge de la construction. Cinquante autres données conventionnelles de services viennent les compléter : il s'agit de données sur les impacts des énergies ou sur ceux des services (transport, eau potable, eaux usées, déchets, fluides frigorigènes).

 

Des biosourcés en hausse

 

En termes de familles de produits, l'isolation arrive largement en tête des FDES, avec 755 fiches renseignées, loin devant les cloisonnements et plafonds suspendus (275) et les revêtements des sols et murs, peintures et produits de décoration (240). En revanche, si c'est le nombre de références commerciales que l'on prend en compte, cette dernière famille arrive en tête avec près de 12.000 produits, devant les menuiseries et fermetures (10.700) et les produits de structure, maçonnerie, gros œuvre et charpente (6.900). Les équipements sanitaires restent très en retard avec seulement 18 fiches et 410 références commerciales. Quant aux PEP, les appareillages d'installation pour les réseaux d'énergie électrique et de communication représentent à eux seuls plus de la moitié des documents de la base avec 232 PEP. Ils arrivent devant les équipements de génie climatique (79) et les équipements de sécurité (33). Le compteur de la catégorie "fils et câbles" reste désespérément bloqué à 0.

 

Le baromètre précise que les produits biosourcés sont en hausse, au sein de la base Inies (+40 % par rapport à 2015), avec 167 fiches et 8.420 références commerciales correspondantes. Autre précision, 646 FDES ont leur étiquette sur les émissions de composés organiques volatils (COV) numérisées (+22 %), ce qui apporte des informations sanitaires complémentaires, relatives à la qualité de l'air intérieur et la qualité de vie dans le bâtiment. Cette étiquette est obligatoire depuis le 1er septembre 2013. Pour l'heure 45 % des produits soumis à cette réglementation proposent ces informations sous format numérique.

 

Selon l'Alliance HQE-GBC, "la France dispose du plus grand nombre de données spécifiques au monde", loin devant l'Allemagne (1.500 "IBU") et les Etats-Unis (un peu plus de 500 "UL Environment"). Une avant-garde nécessaire en vue de l'expérimentation du label E+C-, où l'analyse du cycle de vie est sensible aux données de dimensionnement du bâtiment mais également aux données environnementales. "Un effort important est attendu des fabricants pour produire des FDES et des PEP vérifiés", conclut le baromètre, qui annonce : "Inies poursuivra également son chemin pour offrir toutes les informations utiles à l'évaluation de la performance des bâtiments". L'outil est donc relié à des configurateurs (logiciels dédiés) afin de faciliter la vie des industriels dans la saisie des caractéristiques de leurs produits : BETie pour le béton, Save pour l'acier et DEbois pour le bois.

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