Après la prime à la casse pour le remplacement des chaudières anciennes à gaz, le ministre de l'industrie Eric Besson a annoncé ce jeudi la mise en place, dès le mois de mai, d'une mesure équivalente pour celles fonctionnant au fioul. Détails.

Inciter les Français à s'équiper d'appareil moins polluant et compenser la hausse des prix de l'énergie : tel est le pari du ministre de l'Energie et de l'Industrie, Eric Besson, qui a annoncé jeudi une prime à la casse des chaudières au fioul usagées. Celle-ci sera mise en place d'ici à début mai et courra sur les cinq prochaines années. L'aide, qui sera donnée par les fournisseurs de fioul à leurs clients, sera financée par ces mêmes distributeurs et labellisée par l'Etat. Elle concernera les chaudières à fioul de plus de quinze ans, et donnera droits à une prime comprise entre 100 et 250 euros sur l'achat d'une chaudière à condensation au fioul. Son versement interviendra en une fois, ou sous la forme d'un avoir sur un maximum de trois livraisons de fioul. Pour l'instant, seules sept entreprises (qui représentent cependant 20% du marché) ont signé la charte : Bolloré Energie, la Compagnie pétrolière de l'Est, Energie, Picoty, Caldeo, Beynat-Roche, Combet et Mont Blanc Fioul.

 

«Nous avions mis en place par le passé une prime à la cuve pour aider financièrement nos concitoyens modestes à remplir leur cuve de fioul pour l'hiver. Cette mesure a permis d'aider 900.000 foyers», a rappelé Eric Besson. «Une telle mesure présente cependant l'inconvénient de ne pas inciter aux économies d'énergie».

 

Le ministre de l'Energie, qui intervenait jeudi devant la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C), a assuré donner ainsi aux professionnels «la possibilité de mettre en œuvre leurs obligations contenues dans le Grenelle de l'environnement puisque, fiscalement, ils vont pouvoir utiliser ce que l'on appelle les certificats d'économie d'énergie». A l'heure où le prix du fioul a bondi de 21% en un an, ce dispositif se veut une arme permettant, à terme, de réduire la facture d'énergie des particuliers. Il implique que les fournisseurs de fioul, d'électricité et de gaz développent des installations plus économes telles que les chaudières mais aussi les panneaux solaires, et tous les matériaux de construction favorisant une meilleure isolation des logements. Selon la FF3C, «un remplacement de chaudière, associé à une isolation de toiture, peut ainsi faire diminuer, jusqu'à 50%, la facture d'énergie».

 

Reste que le chauffage au fioul n'est pas la pratique la plus répandue en France : il concerne 15% des résidences principales, doit quelque 900.000 appartements et 3,5 millions de maisons individuelles. Mais parmi ceux-là, on dénombrerait plus d'un million de logements équipés de chaudières de plus de vingt ans.

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