Les deux candidats d'extrême gauche, représentant Lutte Ouvrière et le Nouveau Parti Anticapitaliste, se présentent pour la deuxième fois à l'élection présidentielle. Découvrez leurs propositions sur le logement, les créations d'emploi, les infrastructures de transport ou la transition écologique.

Leurs idéologies sont relativement proches. Malgré tout, c'est la deuxième fois que Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) et Philippe Poutou (Nouveau Parti Anticapitaliste) s'affrontent au cours d'une élection présidentielle. Lors de la précédente, en 2012, ils avaient respectivement recueilli 0,56 % et 1,15 % des voix, des scores moins élevés que leurs emblématiques prédécesseurs, Arlette Laguiller et Olivier Besancenot, qui avaient réussi à réunir 1,33 % et 4,08 % des suffrages en 2007. Batiactu fait le tour d'horizon de leurs propositions sur le logement, les transports publics, l'emploi et la transition énergétique.

 

Logement

 

Les deux programmes des partis d'extrême gauche se rejoignent sur ce point : le gouvernement Hollande n'a pas tenu ses promesses en termes de crise du logement et s'est contenté de poursuivre la politique initiée par les gouvernements précédents. Sur la rénovation urbaine (Anru), Philippe Poutou n'hésite pas à déclarer : "Leur objectif n'est pas de répondre au manque de logements mais de casser les concentrations populaires, répartir les populations pauvres pour faire disparaître leurs revendications". Bien loin de rechercher une mixité sociale et la fin des ghettos, le NPA estime que les destructions d'immeubles de logements collectifs auraient dû être évitées et qu'ils auraient pu être rénovés. Philippe Poutou prône donc "un plan de réhabilitation et d'isolation de l'existant" incluant "le remplacement et la disparition progressive du chauffage électrique", ainsi qu'un "plan de construction par un service public de logements sobres et accessibles". Le candidat du NPA avance le chiffre de 200.000 logements sociaux construits par an, avec un gel des loyers et un arrêt des ventes de logements HLM, avec une renationalisation des bailleurs sociaux. Il exige également "le contrôle par la population des besoins, des constructions et des attributions" de ces logements dont le budget national sera largement augmenté.

 

Cette idée de construction par le service public est également soutenue par Nathalie Arthaud qui explique : "Au lieu de distribuer des milliards à des grands groupes capitalistes, l'Etat doit investir dans ce qui est essentiel pour la population, à commencer par le logement, où il y a urgence". Un peu plus loin, elle relate : "Il manque des millions de logements dans ce pays. L'Etat devrait les construire en embauchant lui-même le personnel nécessaire, sans passer par les capitalistes du bâtiment". La proposition de LO consiste donc à ne plus faire porter l'effort financier par les communes ou organismes HLM, mais à le prendre directement en charge par l'Etat, pour produire des "logements sociaux de qualité, à un prix abordable" qui seraient loués à prix coutant, afin de garantir des loyers accessibles aux classes populaires. Le chiffre de 500.000 logements neufs est avancé. Une mesure qui, selon la candidate communiste, permettrait de faire baisser les chiffres du chômage et de donner un toit à tous ceux qui n'ont plus les moyens de payer.

 

 

Sur les expulsions locatives et les logements vacants, les deux candidats sont également d'accords : Philippe Poutou exige la réquisition de tous les bâtiments vides, qu'il s'agisse d'immeubles de logements ou de bureaux qui sont inoccupés depuis 2 ans "grâce à la stricte application de la loi". Nathalie Arthaud propose, quant à elle, "d'interdire les expulsions locatives, d'encadrer les loyers dans le parc immobilier privé et de réquisitionner les logements vacants".

 

Découvrez les propositions des deux candidats pour les transports, l'énergie ou l'emploi dans les pages suivantes

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