Le Zénith de la Réunion prendra ses premières formes cette année et son visage définitif fin 2009. Conçue à l’image d’une «fleur à cinq lobes», l’œuvre du cabinet Chaix & Morel combine qualités esthétiques et performances techniques. Pour le confort des artistes et spectateurs, rien n’a été sacrifié, sauf la banalité. Découvrez ce projet coup de maître, premier Zénith d’outre-mer.

Implanté dans un environnement dégagé, à proximité du Stade Jean-Ivoula (ex-Stade de l’Est), le Zénith de la Réunion est un signal par sa hauteur, un phare qui éclaire la nuit de sa lumière haute. Avec un tracé en forme de cercle ondulé ou de fleur à cinq lobes, la superstructure impose d’emblée sa puissance sur la route qui relie l’est de l’île à son chef-lieu, la ville de Saint-Denis.

«Il y a des constantes dans la conception d’un zénith, de la taille de la jauge à la périphérie urbaine en passant par les contraintes d’accueil du public et des personnels. Pour celui de la Réunion, nous avions choisi une forme ramassée pour pouvoir tout poser, avec un accès haut comme dans un théâtre à l’ancienne», explique Anabel Sergent, chargée du projet au cabinet Chaix & Morel.

Ainsi cette énorme masse ondulée et circulaire «sculptée comme une fleur» repose sur une structure en béton. Les façades, en double peau «vivante», sont animées de lumières colorées sous tous les angles. Construite en tôle perforée reposant sur une armature métallique en arrière plan, cette peau pourra à terme servir d’écran lumineux géant, «si le budget le permet», précise la chargée de projet.

Pureté et légèreté
«Tout le bâtiment exprime l’énergie contenue de la musique. Cette forme génère un objet qui, de tous côtés, frappe par son évidence et dont aucune excroissance ne vient altérer la pureté. Le jour, le bâtiment reflète la couleur du ciel. Hormis les reflets sur sa surface galbée, il est inerte, léger, immatériel tel un nuage», peut-on lire dans la notice architecturale du projet.

A l’intérieur, les 6.000 places de la salle de spectacle lui valent son nom de zénith. Pour éviter qu’elle ne paraisse vide quand tous les tickets n’ont pas été vendus, une grande partie des places assises peut être retirée ou masquée, les premiers et derniers rangs n’étant séparés que par 56 mètres. «Le parterre est modulable et plat, ce qui évite à l’artiste la sensation d’écrasement des salles trop pentues». Des idées astucieuses permettant de combiner compacité de l’espace et confort de tous.

Les visiteurs seront accueillis dans un hall aux allures de forêt de poteaux avec des gammes de couleurs terre, ocre et brun. La première pierre ayant été posée le 14 février, l’œuvre devrait être livrée fin 2009, au terme de 18 mois de travaux. Après quelques retards dans les délais, les partenaires du projet ont bon espoir puisque la plupart des entreprises ont déjà été trouvées, dont la GTOI (Grands Travaux de l’Océan Indien) pour le gros œuvre.

Cliquez ici pour voir des vues 3D et plans coupe/masse du projet.

Fiche technique :
Maître d’œuvre : Chaix & Morel architectes
Maître d’ouvrage : Cinor (Communauté intercommunale du nord de La Réunion)
Surface : 10.524 m2 (6.000 places)
Début des travaux : février 2008
Fin des travaux : fin 2009

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