FISCALITE. Dénonçant le coût financier de la mise en œuvre du prélèvement à la source pour les entreprises, la FFB demande à Bercy la mise en place d'un crédit d'impôt pour les aider à prendre en charge ces coûts supplémentaires.

Le prélèvement à la source est source d'inquiétude pour les entreprises. Dès l'annonce de sa mise en place, les organisations patronales se sont mobilisées pour défendre les entreprises et dénoncer plusieurs conséquences de cette réforme. Si elles ont été entendues sur la question des sanctions pénales (lire notre article), elles restent mobilisées sur celle des coûts financiers que cela va engendrer. Comme nous l'évoquions dans un article, ce 2 mai 2018, ce nouveau dispositif pèserait financièrement sur les entreprises et notamment les plus petites. L'U2P a même lancé une pétition pour tenter de faire bouger le ministère de l'Action et des Comptes publics.

 

 

"Il faut rappeler la réalité du terrain", Jacques Chanut

 

Le président de la Fédération Française du Bâtiment, Jacques Chanut, va plus loin et réclame un crédit d'impôt pour prendre en charge ces dépenses supplémentaires. Des coûts qui sont liés à la partie technique (notamment l'ajustement des logiciels de paie...) mais aussi au temps passé dans les entreprises pour gérer cette question. Car, Jacques Chanut s'inquiète aussi pour la réaction des salariés et leurs répercussions sur les finances de l'entreprise. Il rappelle qu'il est fréquent que des employés demandent des avances sur salaires justement lors des périodes de règlement des impôts. Selon lui, dès qu'ils verront leur fiche de paie, ils constateront la baisse de leur salaire. Jacques Chanut craint alors que les demandes d'avances se multiplient. Or, les petites entreprises connaissent déjà souvent des difficultés de trésorerie et cela risque de les pénaliser davantage.

 

 

Le Président de la FFB souhaite donc que le coût de cette collecte ne soit pas supporté par les entreprises et que l'Etat prenne en charge ces dépenses, sur le principe d'un crédit d'impôt. En entendant, les discussions se poursuivent avec le ministre en charge du dossier, Bruno Lemaire, rappelle Jacques Chanut. Si pour l'heure, aucune aide financière n'est prévue, il continuer d'espérer : "Alors que nous n'étions pas optimistes pour les sanctions, nous avons obtenu gain de cause", nous confie le président de la FFB. "C'est par un discours de bon sens que nous sommes arrivés à leur faire entendre raison", explique-t-il insistant sur l'importance de leur "rappeler la réalité du quotidien".

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