La ville de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) désire résilier le contrat de partenariat public-privé (PPP) avec le groupe de BTP Vinci pour son projet Biarritz Océan englobant la "Cité de l'Océan" et le Musée de la Mer. La collectivité, qui a perdu près de 1,2 million d'euros dans son projet espère, en effet, entériner la résiliation de ce contrat au premier semestre 2015, par une délibération et un vote. Précisions.

Le PPP du projet Biarritz Océan englobant la Cité de l'Océan et le Musée de la mer est-il menacé ? La municipalité de Biarritz (MoDem), en négociation depuis quelques semaines avec le constructeur Vinci, souhaite entériner la résiliation de ce partenariat public-privé par une délibération et un vote au premier semestre 2015, a signalé ces jours-ci à l'AFP l'adjoint chargé de l'Economie et du Tourisme, François Amigorena. Cette décision fait suite, en effet, à un arrêt en juillet du Conseil d'Etat, qui a annulé une délibération de 2008 donnant pouvoir à l'ex-maire (MoDem) Didier Borotra pour signer le PPP.

Un projet "ruineux et illégal"

A noter que l'investissement de ces deux bâtiments ouverts au public depuis le 30 juin 2011 était estimé à 41 millions d'euros avec 17 millions de subventions publiques et 24 millions revenant à la charge de Vinci. Le groupe en assure jusqu'à aujourd'hui la maintenance pour trente ans, mais à charge pour la ville de lui régler des loyers de fonctionnement.

 

A l'origine de la procédure, un élu d'opposition (DVD) l'avocat Jean-Benoît Saint-Cricq, qui dénonce depuis des années un projet "ruineux et illégal". "Le Conseil d'Etat a considéré que les règles d'urgence et de complexité du projet Biarritz Océan (Cité de l'Océan et musée) ne justifiaient pas un partenariat public-privé. Il a annulé la délibération mais pas le PPP lui-même", a expliqué l'élu des Pyrénées-Atlantiques. Face à cette situation juridique "inédite et incertaine", la ville a décidé de "détricoter le contrat", a-t-il précisé.

 

La société d'économie mixte Biarritz Océan, qui exploite déjà le Musée de la mer et la Cité de l'Océan, devrait ainsi récupérer les tâches de maintenance de l'ouvrage jusqu'ici déléguées à Vinci, alors que le volet financier du contrat doit être renégocié avec la banque Dexia, même si "la marge est faible", ajoute l'élu.

150.000 euros d'économies par an sur la maintenance

Pour rappel : la Cour régionale des Comptes avait pointé du doigt une perte sèche pour la ville de Biarritz à hauteur de 468.000 euros en 2012 : un déficit passé à 680.000 euros de perte pour 2013, selon la municipalité. A l'origine, le PPP prévoyait un loyer annuel de 1,183 million versé par la municipalité au constructeur sur 30 ans. D'après ses estimations, la Ville pourrait déjà économiser 150.000 euros par an sur la maintenance.

 

Trois ans après son ouverture, la "Cité de l'Océan", réalisée par l'architecte new-yorkais Steven Holl et sa consoeur brésilienne Solange Fabião, n'a jamais cessé de perdre de l'argent, la fréquentation n'ayant jamais atteint les résultats espérés, avec 320.000 visiteurs par an, "un manque de 100.000 visiteurs", selon l'élu.

 

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