S'il fait une impasse sur le prochain salon Intermat, le constructeur d'engins de chantier britannique n'en finit pas d'innover pour autant, et espère bien une reprise du marché français. Explications avec Tim Burnhope, le directeur Innovation & Croissance pour le groupe, et Philippe Girard, le directeur général de la filiale française.

JCB ne sera pas présent sur le salon Intermat au mois d'avril, un événement dédié aux matériels de chantier. Pourtant, le fabricant britannique est bien loin de délaisser le marché français. "C'est un marché très important pour nous", confirme Tim Burnhope. Qui poursuit : "Les habitudes des acheteurs changent. Nous souhaitons réaliser plus d'événements au plus près des clients, générer des contacts de terrain et entretenir des relations à long terme avec eux, plus que sur 4 ou 5 jours de salon". Le groupe anglais, fondé en 1945 par Joseph Cyril Bamford (d'où le nom "JCB"), le père de l'actuel dirigeant, a connu une année contrastée : si le chiffre d'affaires en France est resté stable (+0 %), les résultats sont extrêmement variables selon les pays : la Grande-Bretagne affiche une progression insolente (+29 %), tout comme l'Allemagne (+10 %). En revanche, d'autres marchés contre-performent : "Le ralentissement de l'économie en Chine (-17 %), les élections en Inde (-15 %) et au Brésil (-18 %), et surtout la crise en Ukraine et les sanctions en Russie (-27 %), ont eu un impact", expose Tim Burnhope.

Un des leaders du marché français

Dans l'Hexagone, JCB revendique la position de leader en volume, avec 3.000 machines vendues dans un marché global estimé à un peu moins de 23.000 unités. "En 2014, notre branche BTP a progressé de +5 %, grâce à l'envolée des achats chez les loueurs. Notre marché 'matériels agricoles' a baissé de -28 %, mais après deux années, 2012 et 2013, exceptionnellement hautes, c'est un retour à la normale", explique Philippe Girard, le directeur général de JCB France. Plus particulièrement, les segments des mini-pelles, des télescopiques et la gamme lourde (pelles sur chenilles ou sur pneus et chargeuses articulées), ont porté les ventes en France. L'année a également été marquée par la mise en place de la JCB Business Academy, qui a nécessité un investissement de 1 M€, et dont la mission est de former techniquement et commercialement les collaborateurs et les partenaires de son réseau de distribution. La filiale française du constructeur anglais emploie à ce jour 45 personnes et compte trois directions régionales, en Île-de-France, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur.

 

Pour l'année 2015, l'entreprise s'attend à une baisse du marché, comprise entre -5 et -10 %. "Ce n'est pas catastrophique", admet le directeur général de JCB France. "Il y a un recul bien engagé au premier semestre. Mais une amélioration est attendue dans le bâtiment et il y a quelques perspectives réjouissantes. Il est important de mener des actions de lobbying pour relancer les mises en chantier et surtout les grands travaux", estime-t-il. Afin d'anticiper cette évolution, la filiale française mise sur l'ouverture d'une succursale de distribution à Villeneuve le Comte (Seine-et-Marne) et sur le déménagement dans des locaux plus grands d'une agence en Alsace. "Le budget qui aurait été dédié à Intermat sera orienté vers des opérations de promotion de terrain, et davantage d'actions ou de visites de clients, afin qu'ils rencontrent nos équipes", explique Philippe Girard. Du côté des services, JCB met en avant l'exploitation de la puce "LiveLink" qui permet de gérer les flottes d'engins et d'optimiser les temps de travail tout en anticipant des opérations de révision ou de maintenance.

 

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