Après la ville itinérante montée sur chenilles, voici la cité flottante parcourant les mers et océans du globe. Le Freedom Ship est un bâtiment hors norme qui pourrait accueillir 100.000 personnes dans des appartements et des complexes hôteliers. Mais, avant de se lancer dans un tour du monde en 2 ans, il faudra que l'entreprise réunisse les 7 milliards d'euros nécessaire à sa construction…

Est-ce un projet déraisonnable voué à l'échec ou à la catastrophe ? Une société américaine tente, depuis le début des années 2000, de faire prendre vie à son concept "Freedom Ship", sorte de méga-paquebot croisé avec une ville flottante, saupoudré d'un soupçon de porte-avions civil. Les chiffres, qui surpassent de loin tout ce qui flotte actuellement dans les océans du monde, donnent une idée du gigantisme de l'entreprise : d'une longueur de plus de 1.300 mètres, le bâtiment sera presque quatre fois plus long que les plus grands paquebots contemporains (Allure et Oasis of the Seas, 362 mètres). Large de plus de 220 mètres (et donc totalement incapable de franchir les canaux de Suez ou de Panama), le Freedom Ship jaugera 2,7 millions de tonnes, dix fois plus que les plus grands supertankers. Et les records continuent de s'accumuler avec une hauteur de 25 étages, soit 104 mètres de tirant d'air…

 

Un tour du monde de deux ans
Pourtant, le navire pourra naviguer, et même se déplacer à vitesse réduite entre différents points du globe. Il emmènera ainsi ses "résidents" dans un tour de monde de deux ans d'un été perpétuel, passant de l'hémisphère nord à l'hémisphère sud en fonction des saisons. Parmi les destinations prévues, la Scandinavie, l'Europe méditerranéenne, Israël et l'Egypte, puis le Maroc, le Nigéria (attention aux pirates) l'Afrique du Sud et le cap de Bonne-Espérance, l'Australie, l'Indonésie puis Singapour, Hong Kong, Taiwan, Shanghai, la Corée, le Japon, la côte Ouest des Etats-Unis, le Mexique et le Salvador, la Colombie, le Pérou et le Chili, avant de passer le cap Horn, l'Argentine, le Brésil, le Venezuela, Cuba, puis la remontée de la côte Est des Etats-Unis (Floride, New York, Boston)…

 

Deux appartements à 6,7 M€
La ville flottante offrira toutes les commodités nécessaires : appartements de luxe, boutiques détaxées, complexe hôtelier, casino, centre de spectacles, marina et… plateforme pour les avions sur le toit. Freedom Ship sera en effet également un porte-avions civil capable d'accueillir des appareils munis de turbopropulseurs d'une capacité de 40 sièges au maximum, mais également des hélicoptères privés. Se pose alors la question de la sécurité en cas de problème sur ce pont d'envol et sur la nécessité d'une véritable tour de contrôle pour cet aéroport itinérant. Malgré cette épineuse question, plusieurs milliers d'investisseurs se seraient déjà montrés intéressés, afin de réserver un des 18.000 appartements disponibles. Outre cette résidence, le bâtiment comprendra 3.000 commerces, 2.400 appartements en temps partagé et 10.000 chambres d'hôtel. Les tarifs débutent à 112.000 € pour un studio de 28 m² (sans cuisine) et montent jusqu'à 6,7 M€ pour un appartement de 475 m² situé au 20e étage à la poupe ou à la proue.

 

Le constructeur espère arriver à lever 600 M€ dans un premier temps, afin de pouvoir lancer la construction de ce Léviathan, dont l'ensemble de la facture se monterait à 7 Mrds €. Voilà qui explique sans doute le fait que le projet, lancé depuis une quinzaine d'années, ne soit toujours pas concrétisé…

 

Découvrez le projet Freedom Ship en images dans les pages suivantes.

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Etrave

Freedom Ship
Freedom Ship © Freedom Ship
Le bâtiment fera 25 étages de haut. L'un des plus beaux appartements occupera 475 m² à la proue... mais il sera surplombé par l'extrémité des pistes de décollage. Incongru.

Poupe

Freedom ship
Freedom ship © Freedom Ship
L'arrière de l'immense structure flottante est occupé par une marina, un débarcadère permettant à des navettes de faire embarquer et débarquer les passagers et visiteurs. Le Freedom Ship ne pourra en effet jamais accoster dans aucun port en raison de ses dimensions et de son tirant d'eau. Le passage de la Manche pourrait même s'avérer délicat.

Détail de la façade

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Freedom ship © Freedom Ship
"Bienvenue sur le pont promenade !". Le Freedom Ship ressemblera davantage à un centre commercial flottant avec des façades en verre, qu'à un navire de croisière.

Voyage

Freedom ship
Freedom ship © Freedom Ship
Le voyage du Freedom ship devrait s'étaler sur deux années complètes. De quoi visiter les baies de Rio de Janeiro, Tokyo ou de Sydney, tout en restant chez soi.