Après 5 mois de réflexion sur la politique à mener en matière de logement, Gilles de Robien a tenté de rompre le silence en présentant ses grandes orientations pour les années à venir. Pour les mesures concrètes, il faudra attendre encore un peu.

Proposer des interventions sur toute la " chaîne du Logement ", offrir un " choix réel " à chaque personne pour se loger, promouvoir la " mixité sociale " et le " droit pour tous à un logement digne "... ces grands principes ne sont pas tirés du programme de Marie-Noëlle Lienemann, mais bel est bien de Gilles de Robien, ministre de l'Equipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer du gouvernement Raffarin.

En bon ministre de ce gouvernement, Gilles de Robien applique d'ailleurs à la lettre la méthode Raffarin. " Je privilégierai l'écoute, puis la concertation, avant de prendre les décisions qui s'imposeront naturellement et alors se mettront en oeuvre d'autant mieux " explique-t-il.

Pour l'heure, alors que des militants de Droit au Logement manifestant devant la porte du ministère, Gilles de Robien s'est tout au plus contenté de présenter quelques " orientations ".

Une des idées fortes serait de promouvoir l'accession à la propriété. " Nous devons répondre à cette aspiration de beaucoup d'habitants : devenir propriétaires ou copropriétaires de la France " déclare-t-il. "Il est temps que la France, avec un taux de propriétaires de 55%, rattrape son retard par rapport aux pays voisins", a-t-il poursuivi. En Grande-Bretagne le taux de propriétaire est de 67%, de 80% en Espagne et Irlande et de plus de 70% en Italie et Grèce. La France se situe toutefois au-dessus de l'Allemagne, pays européen ou le taux de propriété est le plus faible (40%).


"Des mesures volontaristes doivent être prises pour encourager la propriété privée", a-t-il annoncé en se contentant d'évoquer plusieurs solutions dont la possibilité de créer des montages financiers plus astucieux avec les banques et qui permettraient d'allonger la durée des crédits d'accession à la propriété à 25 ou 27 ans.
Le ministre, qui assistera prochainement aux congrès propose également que les HLM mènent une politique plus active en matière de vente de logements.

L'autre grande préoccupation du ministère est de s'atteler au développement du parc privé locatif pour résoudre les tensions qui pèsent sur ce marché.
Là également le ministre a été plutôt vague soulignant qu'il serait nécessaire de rééquilibrer la fiscalité entre les investisseurs mobiliers et les investisseurs immobiliers et de conforter le statut du bailleur privé.

L'amortissement Besson qui permet des déductions fiscales à condition de respecter des plafonds doit être simplifié, a-t-il lancé mais sans donner d'explications supplémentaires.

Bref, ceux qui s'attendaient à un nouveau dispositif plus libéral, risque
d'en être pour les frais. Rigueur budgétaire oblige, le gouvernement n'a pas l'intention de prendre des mesures qui lui coûteraient cher et devrait se contenter, selon les propos du ministre, d'adapter les dispositifs en place pour qu'ils soient plus facilement accessibles.

Les interrogations restent également entières concernant la politique
d'urbanisme et les problèmes de pénurie foncière. Pour éviter les emballements des prix, le ministre a l'intention de revoir certains dispositifs de la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) qui créent des complexité administratives et contribuent à la pénurie.

Enfin, sur le dossier de la décentralisation, Gilles de Robien n'a guère été plus précis, mais semblait toutefois beaucoup plus à l'aise. " Des autorités plus proches des habitants que l'Etat central sont mieux à même de prendre en compte cette dimension tout à la fois locale et globale " explique-t-il en faisant notamment référence à la communauté d'agglomération.

actionclactionfp