Plusieurs organisations professionnelles de fabricants de fenêtres demandent le retrait de l'Etiquette Energie Fenêtre, apparue au mois d'avril dernier. Ils reprochent une mauvaise méthode de calcul, une approche simpliste qui déconsidèrerait les professionnels et une anticipation hâtive d'une hypothétique réglementation européenne.

Lancée conjointement, au mois d'avril 2013, par la CSFVP (Chambre syndicale des fabricants de verre plat) et l'UFME (Union des Fabricants de Menuiseries Extérieures), "l'Etiquette Energie Menuiserie Portes & Fenêtres", qui devait permettre aux consommateurs de mieux choisir leurs fenêtres lors d'une opération de rénovation, ne fait pas que des heureux. Quatre organisations professionnelles - dont trois de la FFB (Métallerie, Charpente-Menuiserie-Parquet, Syndicat National de la Fermeture-Protection Solaire et des professions Associées) ainsi que le Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées - ont demandé le retrait de cette étiquette. L'affichage associé aux produits, de manière volontaire par les producteurs, ne permettrait pas aux consommateurs de faire un choix et de les comparer entre elles "sur la base de critères objectifs et transparents".

 

Une étiquette qui ne remplit pas son rôle d'information objective ?
Dans le détail, les plaignants estiment que la méthode de calcul adoptée ne tient pas compte des fermetures et protections solaires, ce qui serait "en totale contradiction avec l'approche bioclimatique" qui inclut le complément d'isolation apporté par un volet en hiver et la variabilité du facteur solaire. Le classement de l'étiquette pour le confort d'été, appliqué à la fenêtre seule, impliquerait également "le choix d'un vitrage ayant un faible facteur solaire alors que celui-ci doit être élevé pour favoriser une réduction des besoins de chauffage en hiver", argumentent les opposants. Ils avancent que les notes "A" seraient principalement obtenues par des triples vitrages bien que l'efficacité des doubles vitrages à facteur solaire élevée ait été démontrée.

 

Outre ces reproches, les quatre organisations professionnelles considèrent que l'étiquette réduirait le choix d'une fenêtre à une approche simpliste, qui tromperait le consommateur et déconsidérerait le travail des professionnels. Pour elles, "le choix optimisé des caractéristiques détaillées de la fenêtre la mieux adaptée (dimensions, pose, isolation, facteur solaire, transmission lumineuse, protection, acoustique, ventilation, etc.) doit être réalisée par un professionnel formé et compétent". Les détracteurs de l'étiquette estiment qu'elle ne constitue par une anticipation d'une réglementation européenne effective en 2014 : "Il n'y a, à l'heure actuelle, aucune certitude et encore moins de date quant à l'application d'une mesure d'étiquetage énergétique à l'échelle européenne". Selon eux, les performances des produits devraient être évaluées au niveau de l'ouvrage sur la base de caractéristiques techniques, énergétiques et environnementales harmonisées et non à la porte de l'usine des fabricants. Une proposition qui semble donc bien loin de la tentative de simplification introduite par l'étiquette s'adressant directement au consommateur final…

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