On les attendait depuis plusieurs jours… le chef de l'Etat les a dévoilées dimanche soir au cours d'une allocution télévisée. Ainsi la relance de la croissance devrait passer par une augmentation du COS de 30%, la location des terrains publics, la création d'une banque de l'industrie ou encore l'instauration d'une TVA à 21.2%. Explications et réactions des acteurs du secteur de la construction et du logement.

Sept est le nombre de l'achèvement cyclique et de son renouvellement. C'est aussi le nombre de propositions qu'a énoncées, dans l'ultime ligne droite qui le conduirait à se présenter à un second mandat, le Président de la République, pour relancer la croissance. Prémonitoire ? En tout cas, ces mesures qu'il prédisait, il y a quelques jours, comme « extrêmement puissantes » font aujourd'hui grand bruit chez les professionnels.

 

Le COS gagne 30%
Tout d'abord, pour doper la construction et tenter de résoudre la crise du logement, Nicolas Sarkozy a décidé que toutes les constructions - immeubles ou maisons - pourront s'agrandir jusqu'à 30% de leur superficie. En résumé, les promoteurs immobiliers et les opérateurs de HLM pourront bâtir 30% de surfaces supplémentaires sur un même terrain. Cela concerne également les logements existants, qui pourront bénéficier d'extension ou de surélévation. Et le Président de donner cet exemple : « Concrètement, vous avez un pavillon en banlieue, et en grande banlieue, vous aurez le droit de construire 30% de plus sur ce pavillon (…) Vous êtes une collectivité, vous avez un terrain où il y a 1.000 m2 de droit à construire, et bien, vous aurez le droit de construire 1.300 m2 ». Et Benoist Apparu de renchérir : « Si dans la commune, le PLU autorise la construction de 100 logements sur une parcelle, on pourra désormais en construire 130 ». Selon lui, ce sont près de 40.000 logements supplémentaires par an qui sont attendus.

 

« Cela va dans le sens de la densification et des lois du Grenelle 2 », souligne Didier Ridoret, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). Qui ajoute que cette proposition est « plutôt une bonne idée » et qu'il est toujours « intéressant de construire davantage ». Relever les droits à construire est « déraisonnable » et « contradictoire avec la politique de lutte contre l'étalement urbain », s'insurge, pour sa part, France Nature Environnement, qui pointe une mesure qui va accroître l'imperméabilisation des sols et la pression sur la biodiversité.

 

Du côté des architectes, on pense qu'il s'agit d' « une fausse bonne idée, car on sait tous que c'est le prix du terrain qui arbitrera », nous confie la présidente de l'Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa), Marie-Françoise manière. Les constructeurs de maisons individuelles se réjouissent davantage, évoquant un « bon diagnostic, mais des remèdes inappropriés ». « Renforcer la densité conduit mécaniquement à des coûts plus élevés et peut induire un renchérissement du coût du foncier par l'augmentation de ses capacités constructibles », explique l'Union des maisons françaises dans un communiqué. De plus, « un ménage qui peut financer une maison de 100 m2 pourra-t-il financer une maison de 130 m2 ? », s'interroge-t-elle.

 


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