Améliorer l'accès à la ressource forestière et développer la construction bois en France, tels sont les deux principaux axes du plan "Industries du bois", un des 34 de la Nouvelle France Industrielle. Cécile Duflot, Arnaud Montebourg et Stéphane Le Foll ont reçu les co-pilotes de ce plan pour faire un point d'étape. Interview de Franck Mathis, Pdg de Mathis SA.

Les ministres du Logement, du Redressement productif et de l'Agriculture ont chacun reçu les co-pilotes du plan "Industrie du bois", Franck Mathis, Pdg de Mathis SA, et Dominique Weber, Pdg de Weber Industries.

 

Remaniement ou pas en vue, les choses se sont accélérées, puisqu'ils ont fait un point d'étape du plan ces derniers jours. Franck Mathis, interrogé il y a une dizaine de jours, nous avait confié que le plan serait présenté, mi-avril ou mi-mai, au comité de pilotage présidé par Jean-Marc Ayrault, en charge de valider ou pas leurs propositions. Ce vendredi, les ministres ont indiqué que la feuille de route sera présentée avant l'été.

 

L'ambition de celui-ci est de lever les freins techniques, réglementaires et culturels, via la qualification du produit bois dans une démarche pilote, puis de le déployer sur le territoire dans un second temps.

 


3 questions à… Franck Mathis, Pdg de Mathis SA

 

Batiactu : Quelles sont vos propositions pour relancer la filière bois en France ?
Franck Mathis :
Nous sommes persuadés, tout comme le gouvernement, que le bois est une filière d'avenir en France. Mais qu'aujourd'hui, il est plus facile de la relancer via des projets innovants. C'est pourquoi nous nous sommes attachés, avec Dominique Weber, à montrer ce que l'on sait faire sur le territoire.

 

Batiactu : En quoi consiste donc votre plan ?
F. M. :
Il s'agit de développer un projet innovant axé sur la construction en hauteur. Nous souhaitons à travers ce plan faire le pari que, de la même manière que la maison à ossature bois (MOB) s'est développée, l'immeuble en bois peut aussi être un marché d'avenir. Or, à ce jour, le bois n'apporte pas toutes les réponses pour construire en hauteur. D'où l'idée de travailler principalement sur les problèmes techniques issus de ce matériau : problèmes de caractérisation des matériaux, problème de normalisation, problème lié au feu… il y a tout un travail à faire sur la réglementation pour l'adapter au bois. Notre projet porte ainsi sur un immeuble de 10-15 niveaux, dont la première réalisation sera visible en 2017, qui représente l'essentiel du marché en termes d'immeuble de grande hauteur en France.

 

Puis nous allons lancer un concours national destiné à identifier les maîtres d'ouvrage qui pourraient être intéressés dans la réalisation-conception d'immeubles en bois sur le territoire français. Ils devront s'appuyer sur un cahier des charges et surtout sur les deux ou trois systèmes constructifs mis au point pendant la rédaction du plan. Il existe également une condition, à laquelle les participants devront se plier : partager le savoir. En clair, tout les travaux et résultats issus du concours devront être reversés à la communauté, et donc à la concurrence. Cela est indispensable pour que les choses évoluent vite et que les échanges entre acteurs de la filière se fassent plus rapidement.

 

Batiactu : Comment allez-vous communiquer sur ce plan ?
F. M. :
Nous avons bien l'intention de tenir au courant la communauté technique et scientifique de l'avancée de nos travaux. Cela se fera via des communiqués, de la publicité, des interviews ou des séminaires. Nous aimerions créer un "club", qui pourrait être financé par les entreprises, sorte d'association qui fonctionnerait comme un cluster…

 

Notre objectif n'est pas de chercher une performance technique, mais de créer et développer une offre immeuble bois en France qui fasse intervenir une majorité d'acteurs locaux ! Pour cela, nous devons lever tous les freins.

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