Si les ventes de logements neufs sont reparties à la hausse (+5,3 %) au troisième trimestre 2017, les mises en ventes reculent, a signalé ce jeudi la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Sa présidente Alexandra François-Cuxac maintient sa vigilance sur les règles de sortie du Pinel en zone B2, actuellement débattues à l'Assemblée nationale.

Les chiffres dévoilés le 16 novembre 2017 par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) font apparaître en logement neuf une hausse de 5,3% des réservations entre juillet et septembre par rapport à 2016, à 33.497 unités, après un léger recul (-1,1%) les trois mois précédents. "La reprise du dernier trimestre a été tirée par les ventes en bloc aux bailleurs sociaux (+18,1%), alors que les réservations des ménages n'ont progressé que de 3,2%", a souligné la présidente de la FPI, Alexandra François-Cuxac.

 

D'après elle, "l'attentisme perçu à la fin du deuxième trimestre, dû aux incertitudes sur les aides à l'accession (PTZ) et sur l'investissement locatif (Pinel), ne s'est pas prolongé et les intentions d'achat se sont maintenues grâce à la confirmation de ces dispositifs dans les zones dites tendues."

 

Les réservations de logements neufs en 2017 "devraient sensiblement dépasser" celles de 2016

 

En progression de 8,3% sur les 12 derniers mois, les réservations de logements neufs collectifs en 2017 "devraient sensiblement dépasser" celles de 2016, année qui "marquait un retour aux niveaux satisfaisants d'avant-crise", a précisé la Fédération des promoteurs immobiliers.

 

En revanche, les observateurs de la FPI signalent que les mises en vente de logements neufs enregistrent leur première baisse (-7,8%) après 12 trimestres consécutifs de hausse, pour s'afficher à 18.304 au troisième trimestre.

 

Sur les douze derniers mois, 110.062 logements ont été mis en vente, un volume inférieur aux réservations sur la même période (118.996 réservations au détail). En conséquence, a expliqué la présidente de la FPI, "l'offre commerciale ne se reconstitue pas : 95.560 logements sont disponibles à fin septembre 2017 (+1,5%) sur 12 mois et représentent 9,4 mois de commercialisation."

 

"Recours, renchérissement du foncier et des coûts de construction: il devient urgent de lever les freins pour maintenir un niveau de prix accessible", a tonné la présidente de la FPI, très remontée sur le sujet. Avant d'ajouter : "Jusqu'à maintenant, à 4.108 euros par m², le prix de vente reste stable malgré des fortes disparités régionales."

 

"Pour que le choc d'offre devienne réalité, la pause normative, l'encadrement des délais d'instruction des recours et la libération du foncier promis par le Gouvernement doivent être rapidement effectifs", a expliqué la présidente de la FPI.

 

Les promoteurs immobiliers inquiets sur "les modalités de sortie" du dispositif fiscal Pinel

 

La fédération souhaite en outre voir aménagées "les modalités de sortie" du dispositif fiscal Pinel "dans les territoires détendus" - où il disparaîtra à terme - "pour ne pas fragiliser des programmes déjà lancés", même si la priorité reste, dit-elle, de soutenir la demande dans les villes tendues.

 

Alors que les débats se poursuivent à l'Assemblée nationale, ces jours-ci et que les députés ont voté le 9 novembre dernier en commission à la demande de la FPI un amendement pour maintenir une période de transition du dispositif Pinel, les promoteurs immobiliers maintiennent la pression notamment sur l'article 39 du projet de Loi de finances pour 2018.

 

 

Sur les 75 amendements déposés à l'Assemblée nationale, près d'une dizaine de députés notamment issus du groupe LREM et PS demandent à travers un nouvel amendement à ce que "les règles fiscales du dispositif Pinel s'appliquent aux programmes immobiliers dont le permis de construire a été déposé avant le 31 décembre 2017, et dont les actes authentiques seraient signés dans un délai de 18 mois, à partir de l'obtention du permis de construire." La présidente de la FPI a d'ailleurs rappelé qu'en 2016, que 24 % de la population vit dans la "fameuse" zone dite B2. 3.900 communes sont ainsi concernées.

 

Prenant notamment l'exemple de la Bretagne et des Pays de la Loire, où 7 agglomérations sont classées en zone B2 (Laval, Le Mans, Brest, Vannes, Angers), Alexandra François-Cuxac a calculé que l'arrêt brutal du dispositif Pinel pourrait menacer la construction de quelques 7.500 logements. "Cela pourrait concerner 4.954 logements en Bretagne et 2.953 logements en Pays-de-La-Loire", a-t-elle ajouté.

 

"C'est pourquoi une nouvelle révision du zonage pour l'année 2018 permettrait à son tour d'évaluer sereinement la demande dans ces espaces très hétérogènes", a conclu la présidente de la FPI. Quant aux perspectives d'activités pour l'année prochaine, elle reste très évasive : "Il est très difficile d'analyser à ce stade des débats à l'Assemblée nationale." A bon entendeur…

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