Suite à la décision du préfet d'Aquitaine d'interrompre le chantier de la construction de la centrale solaire d'Arsac, en Gironde, pour infraction de travail illégal, la société OLP tech, qui intervient sur le projet, a décidé de réagir et clame son indignation.

L'annonce de l'arrêt du chantier d'Arsac avait fait grand bruit le 24 novembre dernier. En effet, le préfet avait pris cette décision à l'encontre de la société OLP Tech qui intervenait sur ce chantier de construction d'une centrale photovoltaïque, au prétexte que l'entreprise employait une trentaine d'ouvriers hongrois rémunérés à moins de 3 € de l'heure.

 

Après un contrôle effectué le 19 novembre 2014 par la gendarmerie et les services de l'Urssaf et de l'inspection du travail, "il a été établi que l'une des entreprises de sous-traitance, l'entreprise hongroise OLP Tech, employait ses 31 ouvriers - soit la totalité de son effectif - dans des conditions de travail contraires au Code du travail", indiquait la préfecture de la région Aquitaine. Elle pointait du doit des salaires horaires de seulement 2.22 € et une durée de travail de 11h30 et ce six jours sur sept.

Un salaire de 10.95 €/heure et non de 2.22 €

Indignés, les dirigeants d'OLP Tech ont réagi dans un communiqué, souhaitant répondre aux propos tenus dans la presse. "OLP-TECH Kft. a toujours respecté les lois de chaque pays dans lequel elle emploie des salariés. Nous avons rencontré les enquêteurs en charge de ce dossier, fourni tous les éléments de preuve demandés et nous nous tenons à leur disposition durant l'enquête (…)", a commenté l'entreprise. Ainsi, elle indique que le temps de travail moyen était de 40h00 par semaine - dont 5 heures supplémentaires - et non de 69 (11h30 x 6). OLP Tech se défend aussi d'avoir "organisé ses effectifs de manière à ce que chacun ait 2 jours de repos par semaine tout en assurant une prestation sur le chantier de 6 jours sur 7".

 

Concernant la rémunération de 2.22 € établie par les autorités de contrôle, OLP Tech se défend et affirme que les salariés ont perçu un salaire de 10.95 € de l'heure et non de 2.22 €. "Pour 40 heures hebdomadaires de travail, chacun a perçu un salaire de 438 € bruts, soit près de 2.000 € bruts par mois. La somme de 2.22 € de l'heure correspond au tarif horaire des salariés lorsqu'ils travaillent en Hongrie", précise OLP Tech. Qui ajoute que la somme citée par le Préfet ne tient pas compte de l'avenant pour chantier en France dont bénéficient les salariés d'OLP Tech Kft.

Préjudice économique important

Enfin, l'entreprise assure que les "conditions de logement étaient professionnelles et confortables", les salariés en détachement étant logés "confortablement dans un appart-hôtel classé Résidence de tourisme 3 étoiles".

 

"Compte tenu de nos perspectives de développement sur le marché français nous avons créé, il y a un mois une filiale, OLP-TECH FRANCE SARL. La suspension de notre chantier à Arsac risque de porter atteinte à notre réputation et nous cause déjà un préjudice économique important. Nous espérons pouvoir reprendre notre activité sur ce chantier dans les meilleurs délais", a conclu OLP Tech.

 

Le projet de centrale photovoltaïque d'Arsac est porté par la société Solaire Direct et comprend la création d'une centrale au sol de 42 hectares, d'une capacité d'une soixantaine de MWc grâce à 324.000 panneaux d'un mètre carré, et la rénovation d'un bâtiment agricole destiné à l'élevage de plus de 500 ovins. Les travaux avaient démarré au mois de juillet 2014.

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