Suite aux propositions de François Fillon pour relancer le secteur photovoltaïque, les professionnels expriment leurs inquiétudes. Réactions.

Alors que la filière photovoltaïque est actuellement sous le coup d'un moratoire, François Fillon a présenté mardi plusieurs pistes d'action afin de relancer la filière. Ainsi, on peut citer l'idée de tripler la capacité de production du parc de panneaux solaires photovoltaïques d'ici à 2012 mais également, de baisser de 20% des tarifs de rachat.

 

Des propositions qui ne rassurent pas le secteur: «Il y a encore beaucoup d'incertitude aujourd'hui sur ce texte de décret, mais la principale crainte c'est la baisse du tarif de 20%» en-dessous de celui pratiqué au 1er septembre 2010, a déclaré à l'AFP André Joffre, vice-président d'Enerplan, qui regroupe les professionnels de la filière. Avant d'ajouter : «Cela va rendre les projets difficiles à réaliser économiquement donc il faudra faire appels malheureusement à des produits bons marchés fabriqués dans des pays où la main d'œuvre est moins chère». Il a également précisé qu'il craignait que ces dispositions mettent en danger l'avenir de certaines entreprises. De son côté, le SER, Syndicat des énergies renouvelables, a déclaré : «Le projet d'arrêté tarifaire transmis par l'administration pour un examen au Conseil Supérieur de l'Energie du 2 mars prochain ne retient aucune des recommandations exprimées lors de la concertation lancée par le gouvernement. En l'état du texte, 25 000 emplois sont menacés». André Antolini, Président du SER et Arnaud Mine, Président de SER-SOLER interpellent le gouvernement : «En réponse à l'appel du président de la république, il y a beaucoup d'entrepreneurs et d'industriels qui ont investi et créé des emplois dans la filière. En l'état du texte présenté par l'administration, le projet aurait des conséquences dramatiques. Nous comptons sur le soutien du Premier Ministre, François Fillon, et de ses deux Ministres en charge de ce dossier, Nathalie Kosciusko-Morizet et Eric Besson, pour amender le projet d'arrêté lors du Conseil Supérieur de l'Energie de mercredi prochain».

 

De son côté, le SYNAIP, syndicat National des Installateurs du Photovoltaïque, qui a participé aux concertations sur l'avenir de la filière, a indiqué que «l'énergie photovoltaïque aura des pieds d'argile tant qu'elle sera dépendante de la décision du pouvoir politique en matière de financement par la CSPE». Il a également souligné : «L'unique objectif que la filière doit se fixer est d'atteindre la parité réseau, c'est-à-dire que le coût de production des deux sources d'énergie, nucléaire et renouvelables, sont au même niveau. Seule cette logique doit guider son développement».

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