La dernière oeuvre du célèbre architecte américain Philip Johnson n'est pas un immeuble mais trois aiguilles d'acier et de verre, dressées depuis quelques jours à Manhattan, au pied du fameux Chrysler Building.

Les "Chrysler Trylons", trois pyramides encastrées de 17, 21 et 22 mètres
de haut, constituées de 535 panneaux de verre, sont destinées à devenir un magasin de luxe ou une galerie. Elles font partie d'un projet de rénovation du Chrysler Building, dans lequel une centaine de millions de dollars vont être investis. Edifié en 1930, avec sa célèbre coupole de métal, ses gargouilles inspirées de calandres automobiles et son style art déco, le Chrysler Builiding est l'un des plus fameux gratte-ciel de New York. "C'est un monument pour la 42ème rue" a commenté dans le New York Times Philip Johnson, "pour apporter le sommet du Chrysler Building au niveau du sol. Je veux féliciter les propriétaires, parce que ce n'était pas la moins chère des choses possibles". Les trois aiguilles ont été révélées au public lundi 7 mai, quand les échafaudages qui les cachaient ont été démontés.

Un monument de l'architecture

A 95 ans, Philip Johnson est lui même un monument de l'architecture
américaine. Avec son air de Pierrot et ses célèbres lunettes rondes à large monture, il n'a pris qu'une semi-retraite, continue d'animer son atelier et
d'arpenter les rues de Manhattan. Lauréat en 1979 du prestigieux Pritzker Prize, le Nobel de la profession, il a été en 1949 le premier directeur du département d'architecture du Musée d'Art Moderne de New York (MoMA) et est notamment l'auteur de buildings entrés dans l'histoire, comme le Seagram, le New York State Theater dans le Lincoln Center, le siège de la société ATetT ou le "Bâton de rouge à lèvres" sur la troisième avenue.

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