Alors que les blocages de raffineries se poursuivent, les organisations professionnelles du bâtiment et des travaux publics tirent la sonnette d'alarme. Les pénuries de carburant mettent à mal leurs activités déjà durablement affectées. Réactions.

La colère et l'exaspération grandissent. Alors que le blocage des raffineries se poursuit, entraînant des pénuries de carburant, les secteurs du bâtiment et des travaux publics tirent la sonnette d'alarme. "Le monde du bâtiment est très très très agacé", a lancé Jacques Chanut, ce jeudi 26 mai, invité sur BFM Business. Ce dernier et la Capeb avaient d'ailleurs déjà demandé, mardi, au Gouvernement, de prendre des mesures d'urgence et de faire le nécessaire pour lever les blocus (lire notre article).

 

"Nos artisans, nos entrepreneurs, sont excédés par le fait qu'après huit ans de crise, au moment où l'on voit un certain nombre de chantiers qui redémarrent, on rencontre des problèmes pour avoir du carburant pour amener nos gars sur les chantiers mais aussi pour se faire livrer les matériaux", s'inquiète Jacques Chanut. "Nos entreprises ont des problèmes de trésorerie donc elles ont besoin de bosser, de facturer tous les mois. Alors qu'on vienne aujourd'hui freiner cette reprise... là ça n'est même pas une baisse de moral chez les chefs d'entreprise et les artisans : aujourd'hui, ils sont excédés et c'est ce qui m'inquiète". Selon lui, 100.000 petites entreprises sont menacées par ces blocages. "En plus, tout cela est lié à une loi El Khomri qui, pour nous, n'aura pas d'impact". Et de conclure : "Ça casse vraiment le moral qui était revenu".

 

Voir la vidéo de BFM Business :

 

Précautions à prendre pour les entreprises

 

Même son de cloche à la Fédération nationale des travaux publics. Ce matin, son président a réclamé, via son compte twitter, "que cela cesse".

 


Rien qu'en Normandie, "20.000 emplois liés aux travaux publics sont menacés par les difficultés d'approvisionnement", écrit le président de la FNTP, Bruno Cavagné. Face à cette situation, l'organisation a publié, mercredi 25 mai, un courrier dans lequel elle explique aux entreprises du secteur, les précautions à prendre pour préserver leurs droits dans l'exécution de leurs marchés privés et publics. Concrètement, l'organisation leur recommande de signaler les faits, "immédiatement et par écrit", à leurs maîtres d'ouvrage pour formuler des "réserves sur les conséquences dommageables que ces faits entraîneront sur les travaux".

 

Si le ravitaillement en carburant pénalise les entreprises pour faire le plein de leurs camions et engins de chantier, le blocage des raffineries pourrait également entraîner des problèmes pour l'approvisionnement de bitume pour les routes, ce matériau étant conçu après distillation de certains pétroles bruts. Pour l'heure, ni la FNTP, ni l'URSIF (union des syndicats de l'industrie des routes) n'ont eu vent de difficultés particulières. Cependant, les deux organisations espèrent vivement que le blocage des raffineries ne se poursuive pas la semaine prochaine.

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