Le marché immobilier francilien résiste aux incertitudes économiques, affichant une progression de son activité et des prix. Mais la Chambre des Notaires de Paris estime que les sommets sont quasiment atteints et qu'une stagnation pourrait se dessiner prochainement.

Effectivement, selon les notaires parisiens, à l'inverse des décennies précédentes le marché a bien résisté aux différentes épreuves (attentats du 11 septembre, élections traditionnellement néfastes pour l'activité, chute de la Bourse, mauvais climat économique...).

"A d'autres périodes, et il n'y a pas si longtemps, on a vu le marché s'effondrer rapidement dans un environnement similaire à celui qui règne actuellement", a indiqué Maître Carely, spécialiste de la conjoncture à la Chambre des notaires. L'absence des marchands de biens, dont le rôle a été déterminant lors de la crise immobilière du milieu des années 1990, semble d'ailleurs être un élément explicatif à la bonne santé du marché.

Cette bonne tenue du marché jusqu'à présent s'explique aussi par le bas niveau des taux d'intérêt, l'allongement de la durée de remboursement des crédits bancaires et la pénurie d'offres locatives.

"Aujourd'hui avec un prêt sur 20 ans, les échéances de remboursement ne sont pas plus pénalisantes pour un budget que le paiement d'une location souvent chère et difficile à trouver", a indiqué Mme Carely, soulignant avoir parmi ses clients beaucoup de locataires quasi acculés à acheter face à la pénurie de logements disponibles en location. "Mais pour acheter, bien souvent, ils se déplacent vers des banlieues éloignées", a-t-elle ajouté.

En effet, les notaires sont noté un déplacement de la clientèle de la capitale vers la grande couronne, où les prix ont moins progressé au cours des dernières années que dans Paris.

Sur une base annuelle, à la fin du 1er trimestre 2002, la hausse des prix s'inscrivait en moyenne à 7% (+7,4% à Paris, +6,3% dans les Hauts-de-Seine, +7,7% en Seine-saint-Denis et +7,3% dans le Val-de-Marne).

Mais voilà. Par rapport au dernier trimestre 2001, les prix ont grimpé d'à peine 0,5% à Paris, laissant envisager, selon les notaires, l'amorce d'une stagnation après trois années de forte progression (10% en moyenne par an). Le prix moyen du m2 dans la capitale est de 3.218 euros, soit 21.111 francs.

Autre incertitude : la chute de la Bourse, même si, pour l'heure, l'immobilier paraît l'ignorer. Les notaires estimes qu'à plus long terme, cette baisse pourrait avoir des conséquences à double tranchant sur le marché : ceux qui ont placé en Bourse afin de faire fructifier leur capital avant un investissement dans la pierre vont être contraints de réduire leurs prétentions, alors que pour d'autres, la chute de la Bourse incite à investir au plus vite dans la pierre.

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