VIGILANCE. Selon un rapport de l'Inspection générale des finances, rendu public, il existe des risques de débordements budgétaires pour les jeux olympiques de 2024 à Paris. Les inspecteurs évaluent ce potentiel surcoût à 500 millions d'euros.

Comme cela avait déjà été évoqué il y a deux semaines (Lire notre article), les travaux pour les jeux olympiques pourraient entrainer un dérapage budgétaire. C'est en tout cas ce que confirme le rapport de l'Inspection générale des finances (IGF), rendu public ce 30 mars 2018. Selon le "pire des scénarios", le surcoût pourrait atteindre 500 millions d'euros. Une somme colossale alors que le budget prévu est de 6,8 milliards d'euros.

 

 

Le rapport met en exergue trois dossiers prioritaires qui "méritent des arbitrages rapides": les villages olympiques et paralympiques, les sites olympiques à Dugny-Le Bourget, et le centre aquatique olympique (CAO) à Saint-Denis.

 

Le centre aquatique olympique

 

Ce dernier inquiète particulièrement les inspecteurs qui évaluent la dépense à 26 millions d'euros quand le comité le chiffre à 108 millions d'euros. "Au regard des risques importants de délais et de surcoûts pesant sur la réalisation du CAO, il importe de rechercher dès à présent, en option, une alternative pour l'implantation de cet équipement, y compris sous la forme d'une installation provisoire", recommandent les inspecteurs.

 

Le village Olympique et Paralympique

 

Autre point de vigilance : le village Olympique et Paralympique, "dont le calendrier de réalisation est d'ores et déjà très tendu", souligne le rapport. "Le parti d'aménagement doit être redéfini pour tenir compte des contraintes et des aléas mis en évidence par la mission : absence de solution de relogement identifiée pour le foyer de travailleurs migrants ADEF et pour le lycée Marcel Cachin, présence dans le périmètre du village d'un important ouvrage technique du Grand Paris Express et, surtout, aléa important dû à la sensibilité archéologique d'une grande partie du site", ajoute-t-il. L'IGF estime que le "surcoût de 20 millions d'euros sur les acquisitions foncières pourrait être compensé par l'abandon de l'enfouissement des lignes à haute tension (50 M€ d'économie en tout)".

 

Le village des médias et le cluster olympique

 

Enfin, les inspecteurs estiment que le dimensionnement du village des médias "doit être revu à la baisse", tout comme celui du cluster Olympique de Dugny-Le Bourget dont le programme et l'implantation doivent être révisés pour éviter des surcoûts disproportionnés". "La mission propose des pistes d'économies à hauteur d'environ 80 M€, sans remettre en cause l'implantation dans le secteur d'un village des médias réduit à environ 500 logements, du stand de tir et des pavillons de badminton et, éventuellement, de volley‐ball", est-il précisé.

 

 

Des projets devront être revus à la baisse

 

L'ensemble des partenaires discuteront de ces ajustements les 18 et 19 juin prochains en vue d'être soumis au comité international olympique (CIO), a indiqué Bercy dans un communiqué. Si toutes les propositions d'économies de l'IGF sont retenues, le surcoût pourrait être inférieur à 200 millions d'euros. La publication de ce rapport coïncide avec le premier Conseil d'Administration de la Société de livraison des équipements olympiques et paralympiques (SOLIDEO), qui a élu à l'unanimité Anne Hidalgo ce 30 mars. A cette occasion, cette dernière a indiqué qu'elle ne voulait pas dépasser le budget prévu et annoncé que "certains coûts vont devoir être revus à la baisse ou rééquilibrés pour rentrer dans l'enveloppe prévue".

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