La Commission européenne souhaite que les Etats membres de l'Union poursuivent leur politique de réduction des gaz à effet de serre. L'objectif ? Les réduire, d'ici à 2030, de 40 % par rapport à leur niveau des années 1990. Un effort supplémentaire qui ne convainc pas tout le monde. Explications.

"Nous proposons un cap à long terme ambitieux et réalisable", soutient José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne qui vient de proposer aux pays membres de l'UE de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 40 % d'ici à 2030.

 

A ce jour, l'Europe, qui représente un peu plus de 10 % de toutes les émissions mondiales, a réussi à les réduire de 18 %, et devrait atteindre les 32 % en 2030, si aucun effort supplémentaire n'est entrepris. L'objectif est donc atteignable mais soumis à une forte volonté politique. La Commission l'a donc assorti d'un objectif de 27 % d'énergies renouvelables dans le mix énergétique européen et d'une réduction de la consommation de 25 %. Si la responsable de l'ONU pour le climat salue un signal positif, les professionnels du secteur des EnR se montrent en revanche plus sceptiques.

 

Un taux contesté
"Cet objectif traduit une progression plus faible que pour la période 2007-2020, alors même qu'à l'horizon 2020 les filières des énergies renouvelables auront accompli une grande partie de leur courbe d'apprentissage", souligne le Syndicat des énergies renouvelables dans un communiqué. Le SER craint également que ce taux fixé au niveau européen, et non plus au niveau national, ne déresponsabilise chacun des Etats membres. Les acteurs des EnR souhaitent que la France maintienne son ambition de 23 % de production d'origine renouvelable en 2020 : "Rappelons qu'au rythme actuel, qui nous conduirait à 17 %, notre pays ne sera pas au rendez-vous", déclare Jean-Louis Bal, président du SER.

 

La Commission européenne propose également que le marché des quotas d'émissions de gaz à effet de serre (ETS) soit renforcé, avec la création en 2021 d'un mécanisme de réserve permanent qui représentera 12 % des certificats en circulation à cette date. De leur côté, certaines ONG comme Greenpeace ou le Réseau Action pour le Climat, estiment que ces -40 % sont insuffisants et réclament qu'ils soient revus à la hausse, pour atteindre -55 % en 2030 et -85/-90 % en 2050. A l'inverse, bon nombre de pays européens (dont la très écologiste Allemagne) soucieux de défendre la compétitivité de leur industrie en maintenant un coût de l'énergie bas, espéraient limiter la réduction à -35 %. Rappelons qu'une conférence internationale sur le climat se tiendra à Paris en 2015. Une décision européenne pourrait alors servir de signal aux autres grandes économies mondiales, Etats-Unis et Chine en tête, afin de poursuivre la lutte contre le réchauffement global.

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