L'ancien parlement de la RDA, fermé depuis 1990, voué à la destruction, connaît un sursis provisoire. Une discothèque techno et un skate-park pourraient s'y installer.

Là où jadis la Volkskammer, la " Chambre du peuple ", avalisait les décision du Politburo, une discothèque techno, une piste de skate-board, des lieux d'expositions pourraient bien voir le jour. Cette décision marque le suspens du projet de reconstruction du palais baroque des Hohenzollern.

Le 31 octobre 1990, la réunification des deux Allemagne imposait la fermeture du parlement de l'Est, énorme masse de verre et de marbre, carcasse de 180 mètres de long pour 85 de large en béton et en fer, aujourd'hui à l'abandon. Les matériaux de construction utilisés sont toxiques et l'évacuation des particules prend du temps.

Restait alors la question de savoir quel usage tirer de ce monument rempli de lugubres souvenirs, comme une verrue des temps anciens s'imposant à la vue des touristes. Le 4 juillet dernier, par une écrasante majorité, les députés du Bundestag, le parlement allemand, décidait de sa destruction et de la renaissance, en lieu et place, du palais des Hohenzollern, construit entre 1699 et 1706 par les princes électeurs et rasé en 1973 par le gouvernement pro-soviétique.

Cette mise entre parenthèse de l'histoire était ardemment défendue par le lobbyiste Wilhelm von Boddien, qui avait promis de réunir les 75 millions d'euros nécessaires à la reconstitution des façades baroques du palais. Le financement des 600 autres millions n'était pas certains, tandis que le projet prévoyait que seules trois façades soient reconstruites à l'identique, l'arrière du bâtiment devant être modernisé pour accueillir un espace moderne pour des expositions d'art.

Il semble que ce financement, lourd, ne soit pas encore possible, puisque le Palast der Republik, ou " Ballast der Republik " (le poids de la République) selon ses détracteurs, se cherche une nouvelle vie, provisoire.

Fidèle à l'esprit multi-usage du bâtiment, Urban Catalyst, un projet soutenu par l'Union européenne, a reçu le soutient de diverses institutions. Moyennant un budget de 1,3 millions d'euros destinés à conformer le bâtiment aux normes de sécurité, plusieurs projets ont vu le jour.

Le Staatsoper, le célèbre opéra de l'avenue Unter den Linden, envisage d'y organiser des représentations, le musée de la Technique propose de monter une exposition sur l'histoire du Palais et des pistes temporaires de roller et de skate-board pourraient y voir le jour. En parallèle, la mythique discothèque WMF envisage d'y emménager.

Le feu vert de l'Etat fédéral au projet n'est pas encore acquis définitivement, " mais nous avons reçu des signaux positifs ", souligne Stefan Rethfeld, porte-parole d'Urban Catalyst.

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