Trois questions à... Serge Pugeault, deuxième adjoint en charge du développement économique, des grands projets, et de la culture, et vice-président de Reims Métropole.

Batiactu : Pouvez-vous nous dire, en quelques mots, ce qui a suscité le projet Reims 2020, sa nécessité et ses enjeux ?
Serge Pugeault :
A l'origine de Reims 2020, il y a tout d'abord ce constat que nous faisons depuis longtemps : notre ville n'a jamais bénéficié d'un projet commun avec les collectivités environnantes. Elle s'est construite par 'strates successives'. Et même au cours de ces dix dernières années, où elle a connu un certain nombre de modifications (Ndlr : avec notamment la création de grands équipements et la présence de la ligne à grande vitesse entre Paris et Reims en 2006), il n'y a jamais vraiment eu de dessein, de fil conducteur ni de vision cohérente. Dans cette logique, nous, l'équipe municipale et Reims, avons très rapidement lancé un concours d'urbanistes afin de réfléchir à l'avenir de notre ville et de son agglomération pour les vingt ou trente prochaines années. L'appel d'offres a été remporté par trois grandes équipes pluridisciplinaires composées chacune de 60 personnes et représentées par les trois urbanistes : Christian Devillers, Philippe Panerai et Bruno Fortier.

 

Batiactu : Un projet urbain sans projet politique, est-ce envisageable ? Et comment y travaillez-vous avec les élus concernés par cette échelle métropolitaine, notamment les maires des villes du G10 ?
Serge Pugeault :
Il faut forcément les deux pour y réussir. Une métropole représente avant tout un projet politique. Pour une agglomération comme celle de Reims, il n'y a pas d'autres choix. C'est la raison pour laquelle, nous avons créé l'entité nouvelle d'un pôle métropolitain, à savoir une ville-centre de plus de 150.000 habitants dans un ensemble de plus de 350.000 habitants. Cela correspond parfaitement à notre situation avec Reims et ses 180.000 habitants, et les villes du 'G10' qui forment un ensemble de près de 700.000 habitants. Et nous ne souhaitons plus raisonner en termes de concurrence entre nos villes, mais en termes de complémentarité.

« Ouvrir le Grand Paris à l'Est ! C'est une réflexion d'actualité. »

Batiactu : Quelles sont les prochaines étapes de Reims 2020 ?
Serge Pugeault :
Nous sommes en train d'organiser la répartition dans le temps des décisions qui ont été prises dans le cadre de Reims 2020. Notre projet a été présenté le 3 décembre dernier. Il faut maintenant déterminer quelles sont les priorités. Certaines actions sont possibles très vite, d'autres le sont à moyen terme. Pour le court terme, seront réaménagées en priorité (2012/2013) trois places dessinant un demi-cercle à l'Est de la cathédrale, La Place des Martyrs de la Résistance (aménagement en 2012), la Place Carnegie (aménagement en 2012) et la Place du Chapitre (en 2013). Ce qui représente un budget de 5 M€. Et, puis, il y a des projets de réaménagement de quartiers, qui évidemment coûteront beaucoup plus cher. Par ailleurs, compte tenu de son positionnement, la Ville de Reims doit se poser les bonnes questions car elle est collée à Paris, à seulement 45 minutes de TGV du Grand Paris. La mairie de Reims doit réfléchir davantage sur les opportunités du Grand Paris. Et de lancer le débat : ouvrir le Grand Paris à l'Est ! C'est une réflexion d'actualité.

 

Voir quelques projets en pages suivantes

actioncl