Après les petites villes en février dernier, c'est au tour des grandes villes de France de s'associer à la Fédération du bâtiment pour sensibiliser les collectivités et les entreprises aux conséquences des offres anormalement basses.

Ce mercredi 23 septembre 2015, la FFB et l'Association des maires des grandes villes de France (AMGVF) se sont engagées dans une action de sensibilisation à destination des collectivités et des entreprises du secteur de la construction, afin de les alerter sur l'impact des offres anormalement basses (OAB).

 

Le phénomène dure depuis des années, mais ne tend pas à se résorber. D'autant qu'il s'accentue dans un contexte économique fragile et d'activité ralentie. Résultat : les consultations pour des marchés publics de travaux font apparaître des écarts de prix très importants, souligne la FFB dans un communiqué, en raison d'une plus grande fébrilité des entreprises et de la montée croissante de la concurrence déloyale des travailleurs illégaux. Rappelant qu'une OAB peut ainsi compromettre la bonne exécution d'un marché.

 

Un questionnaire à disposition

 

Que faire dès lors que l'on constate ces écarts de prix ? Surveiller, détecter, clament les deux organisations. Et de recommander aux collectivités de recourir à une méthode de détection des OAB par rapport à la moyenne des offres, puis de demander des justifications précises à celles se situant en dessous d'un écart-type et, enfin, d'évincer celles qui ne permettent pas la bonne exécution du marché. Pour cela, un questionnaire type est mis à disposition des collectivités afin d'interroger l'auteur d'une offre paraissant anormalement basse et pour analyser les justifications fournies. Les FFB départementales prendront le relais sur le terrain. De plus, la FFB et l'AMGVF appellent à privilégier l'apprentissage dans les appels d'offres, à respecter les délais de paiement et à proposer systématiquement des avances sur marché.

 

Les architectes montent aussi au créneau

 

 

Le problème des OAB touche également les architectes, qui, il y a peu, avaient organisé une journée d'action. L'offre anormalement basse "met en danger la qualité des services de conception et de conduite des projets de construction", expliquait l'Unsfa. Avant d'ajouter : "Une maîtrise d'œuvre sous-rémunérée et des entreprises choisies uniquement sur le prix le plus bas génèrent, in fine, des risques importants pour la qualité de l'ouvrage". Le syndicat rappelle ainsi que le coût de la main-d'oeuvre n'impacte qu'à hauteur de 2% le coût global du cycle de vie d'une construction, mais aussi qu'elle crée une valeur ajoutée non négligeable sur le long terme.

 

Vigilance donc, sachant que les marchés publics - HLM inclus - représentent environ 20% de l'activité du bâtiment, soit 25 Md€ en 2014, pour une production totale du bâtiment estimée à 124 Md€ HT.

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