De grandes reproductions aussi hautes que les bâtiments, et des photos retraçant plus de 80 ans d'histoire suspendues dans les arbres : c'est la manière qu'a choisi la cité internationale universitaire de Paris de s'ouvrir et d'exposer son patrimoine architectural, aussi varié qu'impressionnant. Visite.

Il n'est pas évident d'attirer les curieux et les touristes à venir visiter son patrimoine lorsque l'on est situé dans la même ville que des musées et autres monuments de renommée mondiale. Pourtant, la Cité internationale universitaire de Paris regorge de bijoux de patrimoine, d'architecture et d'une histoire riche. Dans le cadre de l'année consacrée à André Honorat, l'un des fondateurs de la cité internationale, la fondation privée lui rend hommage à travers plusieurs événements, dont deux expositions qui viennent de débuter, via lesquelles la cité s'ouvre pour mieux s'exposer. «Nous voulons donner à voir la cité, car elle n'est pas connue dans sa diversité et sa richesse», indique Sylviane Tarsot-Gillery, déléguée générale de la cité internationale, qui rappelle que «dans la conception de la cité, l'art a une place très importante».

 

Espaces réels, espaces photographiés
A travers quatre œuvres monumentales installées sur les parois de quatre bâtiments emblématiques, l'exposition In/Ex de l'artiste Renate Buser plonge les promeneurs à l'intérieur des pavillons alors qu'ils déambulent à l'extérieur. Ces vues, qui s'apparentent à des trompe-l'œil même si l'artiste tend à se détacher de ce terme, montrent à l'extérieur ce qui existe à l'intérieur : une chambre d'étudiant, le hall d'un bâtiment… Comme des maisons de poupées qui offriraient d'un côté la façade, et de l'autre la coupe, ces grandes toiles perforées donnent à voir les bâtiments d'après une autre perspective, qui entrainera certainement les curieux à pousser la porte de ces lieux. «Je fais des expériences avec les perspectives et les qualités spécifiques d'un bâtiment», raconte Renate Buser. «J'essaie de créer une relation entre le dedans et le dehors et de mettre en place un jeu entre des espaces réels et des espaces photographiés». Les espaces choisis sont privés, comme la chambre d'étudiant dans le bâtiment de la fondation suisse érigé par Le Corbusier, mais aussi passagers, comme la cage d'escalier. Les images sont adaptées à la forme des bâtiments, comme pour en faire partie à part entière. «Le spectateur idéal va se balader dans le parc et les découvrir par hasard. J'aime ce côté imprévu», explique Renate Buser.

 

Le spectateur en question devra aussi lever les yeux pour regarder dans les arbres, puisqu'en parallèle des photos monumentales de Renate Buser sont exposées, retraçant l'histoire et la vie de la cité internationale. L'exposition «Photosynthèse» est faite d'images d'archive et d'autres plus récentes, qui montrent parfois le même endroit, les mêmes usagers, mais à 60 ans d'écart. Pourquoi avoir perché des photos dans les arbres. «En disséminant les photos dans les arbres, certaines sont visibles de l'extérieur de l'enceinte», indique Sylviane Tarsot-Gillery. «Nous voulons inciter les gens à entrer, et découvrir ce lieu qui a inspiré tant d'architectes».

 

 

La cité internationale universitaire de Paris
Au commencement, il y a une utopie : celle de construire une cité destinée à accueillir des étudiants méritants, pour faciliter leurs conditions de vie. Ce lieu serait dédié aux échanges internationaux où les jeunes du monde entier apprendraient à vivre ensemble. En 1921, André Honorat, ministre de l'instruction publique, désigne Paul Appell comme recteur de l'université de Paris, pour l'aider à mener à bien cette entreprise. Les premières maisons, construites grâce au mécénat de fondations ou de pays étrangers, sont bâties sur des terrains vagues à l'emplacement des anciennes fortifications, dans le sud de Paris. Président de la cité jusqu'en 1948, André Honorat parcours le monde pour donner des conférences et lever des fonds qui permettront de construire 19 maisons avant la seconde guerre mondiale. Il y en a aujourd'hui 40 dont la maison du Japon, la fondation suisse ou encore la fondation Deutsch de la Meurthe, première à avoie été inaugurée en 1925. A l'heure actuelle, la cité internationale continue de recevoir étudiants, artistes et architectes du monde entier.

 


Cité internationale universitaire - 17 boulevard Jourdan, 75014 Paris
In/Ex : jusqu'au24 octobres, accès libre de 8h à 22h.
Photosynthèse : jusqu'au 6 juin, accès libre de 8h à 22h.

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Installations photographiques monumentales

Cité internationale universitaire
Cité internationale universitaire © cité internationale universitaire
A travers quatre œuvres monumentales installées sur les parois de quatre bâtiments emblématiques, l'exposition In/Ex de l'artiste Renate Buser plonge les promeneurs à l'intérieur des pavillons alors qu'ils déambulent à l'extérieur.

Maison internationale

Cité internationale universitaire
Cité internationale universitaire © MD - Batiactu
Il s'agit du premier bâtiment que l'on voit en arrivant dans l'enceinte de la cité par l'entrée principale. Il possède une bibliothèque, un théâtre, une piscine, un restaurant... Renate Buser indique avoir été «particulièrement frappée par la lumière et les couleurs dans le grand hall ainsi que par la symétrie et la perspective forte qui attirent les gens».

Fondation la Deutsch de la Meurthe

Cité internationale universitaire
Cité internationale universitaire © Renate Buser
Cette maison est la plus ancienne de la cité. Renate Buser s'est intéressée à l'ampleur du lustre et la lumière dans l'escalier.

Fondation la Deutsch de la Meurthe

Cité internationale universitaire
Cité internationale universitaire © Renate Buser

Collège néerlandais

Cité internationale universitaire
Cité internationale universitaire © Renate Buser
Visible depuis le boulevard, par les passants ou les usagers du tramways, le collège néerlandais a intéressé Renate Buser qui a dû adapter l'image à la taille du bâtiment.

Fondation suisse

Cité internationale universitaire
Cité internationale universitaire © MD - Batiactu
C'est l'un des bâtiments les plus connus de la cité internationale, classé Monument historique et oeuvre de Le Corbusier.

Grilles extérieures

Cité internationale universitaire
Cité internationale universitaire © MD - Batiactu
L'exposition Photosynthèse commence sur le boulevard, à l'entrée de la cité internationale, comme pour inviter les curieux à venir inspecter les lieux de plus près.

Grilles extérieures

Cité internationale universitaire
Cité internationale universitaire © cité internationale

Photos

Cité internationale universitaire
Cité internationale universitaire © MD - Batiactu
Les oeuvres monumentales de Renate Buser côtoient les photos de toutes les époques de l'exposition Photosynthèse.

Arbre

Cité internationale universitaire
Cité internationale universitaire © cité internationale
«En disséminant les photos dans les arbres, certaines sont visibles de l'extérieur de l'enceinte», indique Sylviane Tarsot-Gillery. «Nous voulons inciter les gens à entrer, et découvrir ce lieu qui a inspiré tant d'architectes».

Epoques

Cité internationale universitaire
Cité internationale universitaire © cité internationale
Différentes époques viennent illustrer la vie à la cité internationale.

Extérieur

Cité internationale universitaire
Cité internationale universitaire © cité internationale

Arbres

Cité internationale universitaire
Cité internationale universitaire © cité internationale