CHANGEMENTS. Le promoteur du projet très contesté d'EuropaCity a présenté ce mercredi un nouveau plan qui entend s'approcher davantage d'un quartier de ville avec une variété architecturale. Précisions.

Le promoteur d'EuropaCity compte bien se mobiliser pour que son projet puisse voir le jour en 2024, avait-il averti fin août. Une mobilisation et une volonté qu'il vient de prouver en présentant ce mercredi un changement de forme pour son projet contesté de mégacomplexe de commerces et de loisirs au nord-est de Paris, près de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle. L'idée est désormais de proposer un projet qui ressemble davantage à un "quartier de ville", "avec des rues, des places, plusieurs entrées, une variété architecturale", a détaillé Matteo Perino, directeur des opérations, ajoutant que huit bâtiments "iconiques" d'EuropaCity (salle de concert, salle de cirque contemporain, centre culturel dédié au cinéma, cinq hôtels) font l'objet de concours d'architectes".

 

"Avec un nouveau plan-masse, l'agence BIG répond aux demandes apparues lors du débat public qui s'est tenu de mars à juillet 2016, avec plus de 2000 participants", précisent les acteurs du projet qui ajoute qu'à l'issue de ce débat, EuropaCity a pris l'engagement de "renforcer son ouverture physique vers son environnement immédiat et d'améliorer les accroches urbaines". Le dossier de presse du promoteur précise que : "D'un objet jugé monolithique, les équipes de Bjärke Ingels associées au cabinet L35, ont développé un plan de quartier, ouvert à la fois sur son environnement et à de nouvelles signatures architecturales".

 

EuropaCity 2.0
Projet EuropaCity 2.0 © EuropaCity - Alliages&Territoires

Cependant, le fond du projet n'a pas changé : le "parc des neiges" et sa piste de ski, qui avaient cristallisé une partie de l'opposition au projet, sont toujours prévus, sans être mis en avant dans la communication d'Europacity. Mais "on ne fera pas Dubaï aux portes de Paris", a insisté le directeur général Benoît Chang, de la société Alliages & Territoires qui porte le projet EuropaCity. Ce dernier a par ailleurs prévenu : "EuropaCity 2.0 n'est pas encore le projet définitif : comme toute innovation, il continuera à évoluer dans les années à venir grâce au travail de co-construction que nous menons avec les habitants, avec nos partenaires dans le monde de la culture, des loisirs ou du sport et avec l'aménageur GPA. EuropaCity est un laboratoire de la ville de demain qui s'inscrit dans l'ambition urbaine et architecturale du Grand Paris".

 


La révision du PLU adopté malgré un avis défavorable

 

Pour rappel, EuropaCity, projet à plus de trois milliards d'euros porté par Immochan, la filiale immobilière du groupe Auchan, et le conglomérat chinois Wanda, est particulièrement décrié dans les milieux écologistes pour son "gigantisme" et la consommation de terres agricoles. Mais ces deux mastodontes ambitionnent tout de même de créer en 2024 une destination touristique d'envergure internationale à Gonesse (Val-d'Oise), sur 80 hectares inhabitables en raison des nuisances causées par les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et du Bourget qui l'entourent.

 

Cet été, le projet a une nouvelle fois été critiqué. Un commissaire-enquêteur ayant rendu un avis défavorable à la révision du plan local d'urbanisme (PLU) de Gonesse l'estimait "peu compatible avec la notion de développement durable". Mais la municipalité n'en a pas tenu compte et a adopté la révision du PLU lundi soir.

actionclactionfp