Autre sujet de fond : les structures de gouvernance et leurs outils. A l'heure actuelle, beaucoup coexistent, issue du suffrage universel comme le Conseil régional, de l'Etat comme l'établissement public de la Société du Grand Paris ou encore de la volonté des élus comme Paris Métropole. Il convient désormais de coordonner les outils cette future métropole, à l'image des TIM (Territoires d'intérêt métropolitain) du Conseil régional aux CDT (Contrats de développement territorial) de la SGP en passant par les intercommunalités amenées à être davantage sollicitées. "Les CDT fonctionnent bien et génèrent du maillage intercommunal mais ils ne couvrent pas toutes les communes puisqu'ils se situent autour des gares du Grand Paris", a rappelé Philippe Laurent, président de Paris Métropole et maire de Sceaux.

 

Premiers projets de loi présentés le mercredi 10 avril
Une batterie de pistes et d'interrogations qui ne trouveront surement pas toutes leurs réponses dans les trois projets de loi qu'a présentés Marylise Lebranchu, ministre de la réforme de l'Etat, de la décentralisation et de la fonction publique, ce mercredi 10 avril, au conseil des ministres.

 

"C'est le débat parlementaire qui devra faire évoluer le texte par la suite", a estimé Jean-Paul Huchon, alors que Philippe Laurent a longuement insisté sur la nécessité de faire de la "pédagogie" auprès des élus et acteurs. "Le débat public est, en effet, la clé", a résumé, Jacques-Alain Bénisti, député-maire de Villiers sur Marne et co-rapporteur de la loi sur le Grand Paris en 2010, rappelant l'importance des débats organisés par la Commission du débat public lors de l'élaboration du projet Grand Paris Express.

 

"Les maires doivent rester maîtres de la construction"
Par ailleurs, les compétences seront au cœur des préoccupations dans le Grand Paris, ou métropole de Paris. En majorité, entre toutes, celle qui préoccupe davantage les maires concerne le logement. "Les maires doivent rester maîtres de la construction dans leur ville car ils sont aussi en charge des équipements publics et infrastructures qui accompagnent l'arrivée de nouveaux habitants, nous devons garder le permis de construire", a insisté, Michel Teulet, président de l'AMIF et maire de Gagny (Seine-Saint-Denis). Les citoyens ont demandé également des comptes, à l'image d'un représentant d'une association, dénonçant un bétonnage de sa ville en Seine-Saint-Denis.

 

Jusqu'où le Grand Paris ?
La délimitation des frontières du Grand Paris se pose aussi. Où s'arrêtera cette métropole ? "A la zone dense, à l'Ile de France ?, j'espère qu'on ne va pas créer une fracture entre les communes de proche et grande couronne", confie un élu. "La métropole parisienne doit s'inscrire plus largement dans l'ensemble du bassin parisien, et même au-delà", a estimé Jean-Claude Boucherat, président du Conseil économique, social et environnemental (CESER) d'Île-de-France, prenant l'exemple de l'axe Paris Le Havre de la Seine, la connexion LGV Sud, le canal Seine Nord comme autant de prolongements naturels de la capitale.

 

*Les élus et représentants de l'Etat conviés à la table-ronde : Philippe Laurent, président de Paris Métropole, Jean-Paul Huchon, président de la région, Pierre Mansat, adjoint au maire de Paris, Jean Daubigny, préfet de la région, Michel Teulet, président de l'Association des maires d'Ile-de-France, Jacques-Alain Bénisti, co-rapporteur de la loi Grand Paris, Etienne Guyot, président de la Société du Grand Paris et Jean-Claude Boucherat, président du Conseil économique et social régional (CESER).

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