Un rapport d'experts, remis ce mardi à Ségolène Royal, estime que le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, est "surdimensionné" par rapport aux besoins, suggérant ainsi de le revoir à la baisse ou l'agrandir. Le référendum sur l'opportunité de le construire ou pas aura lieu le 26 juin, en Loire-Atlantique.

Nouveau blocage au futur projet de construction de l'aéroport nantais à Notre-Dame-des-Landes. Dans un rapport très complet de plus d'une centaine de pages, qui est rendu public ce mardi, les trois inspecteurs généraux des Ponts, des Eaux et des Forêts*, missionnés le 13 janvier dernier par la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, retiennent deux possibilités : agrandir l'actuelle plate-forme aéroportuaire de Nantes-Atlantique ou garder le site de Notre-Dame-des-Landes pour le nouvel aéroport, mais en diminuant la surface et, de fait, l'impact environnemental. Sans préconiser toutefois, un abandon. "Force est de constater que le projet, fruit d'une conception ancienne, est surdimensionné", souligne ce rapport**.

 

Retenir un projet à une seule piste de 2.900 m de longueur et 45 m de largeur

Avant d'ajouter : "Au lieu d'un projet à deux pistes de 3.600 m, dont l'une à 60 m de largeur, qui était celui d'un aéroport à vocation intercontinentale, la mission suggère de retenir un projet à une seule piste de 2.900 m de longueur et 45 m de largeur, jugée suffisante pour les besoins d'un trafic essentiellement intra-européen".

 

Les trois experts rappellent que "la longueur de piste à 3.600 m ne se justifie que pour de gros quadrimoteurs (type B 747) décollant à pleine charge pour des étapes très longues. Les performances des avions bimoteurs de nouvelle génération (A 330, A350, B 777, B 787), qui rentrent massivement dans les flottes depuis une vingtaine d'années, les rendent beaucoup moins exigeants en longueur de piste."

 

Cependant, la transformation de Nantes Atlantique reste une autre option possible, soulignent les auteurs : "L'agrandissement de l'aérogare est possible et la rénovation de la piste est nécessaire".

 

"La Révision du plan d'exposition au bruit"

 

Toutefois, "les questions de bruit resteraient prégnantes", précise le document. Avant d'ajouter : "Dans l'hypothèse d'un maintien de l'activité à Nantes Atlantique, l'agrandissement et la modernisation de l'aéroport rendront indispensable la révision du plan d'exposition au bruit qui date de 2003. Cette révision a été régulièrement reculée par la perspective du départ de l'activité commerciale vers Notre-Dame-des-Landes."

 

Cependant, les experts précisent que "la mission ne disposait pas de ressources d'ingénierie pour cartographier précisément les zones de bruit, ni définir finement les coûts de ses hypothèses. Elle n'a donc fourni que des ordres de grandeur et suggère d'avoir recours à une tierce expertise pour les préciser, dès que possible."

 

Le référendum local confirmé au 26 juin prochain

 

Et la nécessité de maintenir l'aéroport ouvert pendant les travaux pourrait "peser sérieusement" sur les coûts, insistent les auteurs du document. "Le rapport ne se prononce pas sur la faisabilité juridique de cette hypothèse", a insisté Manuel Valls dans un communiqué. Ce rapport constitue selon lui, "une contribution utile pour éclairer les citoyens qui seront appelés à se prononcer pour ou contre le projet de transfert de l'aéroport", lors du Le référendum local confirmé au 26 juin prochain " target="_blank">référendum local, qui aura lieu le 26 juin prochain. Une date annoncée et confirmée ce mardi par Ségolène Royal.

 


Rappelons que la ministre de l'Environnement, s'était prononcée en faveur d'un référendum élargi aux autres départements de la région. Suspendus depuis 2012, les marchés publics relatifs au démarrage des travaux du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, confiés d'ailleurs au groupe Vinci, ont en fait été relancés le vendredi 30 octobre 2016 par la préfecture de la Loire-Atlantique.

 

A ce jour, malgré les 160 jugements au niveau français et les nombreuses manifestations, la préfecture et Matignon compris restent droits dans leurs bottes.

 

 


*Pierre Caussade, Nicolas Forray, et Michel Massoni

 

** Lire l'étude sur les alternatives pour le développement aéroportuaire du Grand Ouest

 

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